Économie

Les entreprises marocaines mûrissent progressivement leurs approches vis-à-vis du développement durable (IBM)

Les entreprises marocaines mûrissent progressivement leurs approches vis-à-vis du développement durable, selon Mimoun Ouchaou, Directeur Général Pays et Responsable de la Technologie, IBM Maroc.

Ces entreprises commencent à opérer de nombreuses initiatives innovantes qui sont intégrées dans leurs stratégies et opérations commerciales, et ce dans l’objectif de réussir à réaliser des résultats nets positifs sur le plan financier, environnemental et sociétal, a souligné M. Ouchaou dans un article « Comment faire du développement durable un enjeu majeur pour votre entreprise ». Afin que ces entreprises puissent atteindre ces résultats de manière plus rapide et plus efficace, elles accordent la priorité au leadership, à l’innovation et à l’éducation, a-t-il ajouté.

Selon M. Ouchaou, toutes les entreprises du monde sont invitées aujourd’hui à se transformer rapidement en entreprises durables, à l’épreuve du temps et capables de contribuer de manière significative à l’appel pressant de l’IPPC qui demande à réduire de moitié les émissions mondiales à l’horizon 2030.

Il faut dire que le développement durable est désormais devenu un « sujet extrêmement récurrent » au sein des conseils d’administration et pour les dirigeants d’entreprises, a-t-il relevé, notant que selon le rapport 2022 CEO Study d’IBM, quatre PDG sur cinq sont convaincus que les investissements en matière de développement durable et d’ESG (environnement, social, gouvernance) sont capables de contribuer à améliorer les résultats de l’entreprise au cours des cinq prochaines années. Cependant, poursuit-il, seuls 23 % des PDG déclarent mettre pleinement en œuvre des stratégies de développement durable dans leur entreprise.

Un engagement et un leadership visionnaires

Le monde a incontestablement besoin de dirigeants courageux et visionnaires. Les chefs d’entreprise comprennent que le fait d’agir en faveur du développement durable et de reconnaître l’impératif d’innovation dans leurs modèles économiques, constitue aujourd’hui une priorité absolue et un intérêt crucial pour l’avenir.

Globalement, l’équipe dirigeante doit marquer le pas et donner ainsi à ses employés les moyens d’encourager la création de valeur partagée, a fait remarquer M. Ouchaou.

De nouvelles mesures et de nouveaux indicateurs clés de performance doivent être créés afin d’aider les dirigeants à comprendre comment et quand récompenser les nouveaux comportements en matière de développement durable.

La diversité des relations avec les parties prenantes, notamment, entre les gouvernements, les fournisseurs et les dirigeants communautaires, permettra de mieux planifier des scénarios. Les dirigeants peuvent même profiter de la planification de ces scénarios afin d’accroître l’agilité de leur entreprise et sa réactivité face aux chocs externes. Innover et co-créer : deux ingrédients clés

Tout d’abord, les entreprises se doivent d’établir une base de référence pour leurs activités actuelles et de les adapter aux différents critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. A travers cette base, il leur sera possible de définir des priorités immédiates et d’identifier des domaines d’innovation, assurant ainsi une transition rapide vers le respect des énergies renouvelables.

Les chefs d’entreprise et les principales parties prenantes externes doivent co-créer une stratégie d’innovation qui repose sur le développement durable et qui est alignée sur le plan de développement global, décrivant de quelle manière l’entreprise va parvenir à créer et à partager de la valeur.

Il est important de reconsidérer l’ensemble du modèle économique et de le réinventer. Les modèles économiques de transition doivent permettre à la « nouvelle » entreprise de s’épanouir aux côtés de l' »ancienne » qui n’a pas encore achevé sa transition, a-t-il insisté.

Toutefois, il sera difficile d’assainir complétement la nouvelle entreprise des anciens réflexes, paramètres, processus et normes de rapport qui l’empêchent d’accéder pleinement aux compétences de base, à l’expertise et aux réseaux existants.

Formation pour les citoyens, mais aussi pour les employés, les actionnaires, ainsi que toutes les parties prenantes Les réglementations nationales et internationales créent un marché sans cesse plus large pour les produits et services durables. Lorsque les consommateurs se trouvent complètement déconnectés de la chaîne de valeur des produits qu’ils achètent, ils vont donc ignorer totalement le mix de matières premières, les étapes de transformation ou la chaîne d’approvisionnement qui a amené ces mêmes produits jusqu’à eux, a fait observer M. Ouchaou.

Les consommateurs doivent avoir une idée beaucoup plus complète sur l’impact environnemental des produits qu’ils consomment, et être davantage informés sur les mesures prises par les entreprises afin de créer une valeur ajoutée sociétale, a-t-il précisé.

Investir dans les programmes de formation et de changement économique est devenu une priorité. Les entreprises se doivent de créer des « modèles mentaux » liés à la manière dont le travail doit être réalisé. Les entreprises doivent également instaurer de nouveaux processus métier qui renforcent le sentiment de communauté et d’identité autour des pratiques commerciales de « valeur partagée ». Les mesures incitatives et les récompenses sont des étapes essentielles pour soutenir la formation des employés, l’éducation des consommateurs et le changement culturel.

Les entreprises doivent donc davantage faire preuve d’engagement et de transparence à l’égard des actionnaires dans leurs initiatives de développement durable sur le long terme, a-t-il noté.

Les entreprises doivent être en mesure d’expliquer la valeur sociétale créée par leurs activités et commencer à être jugées uniquement sur la base des paramètres environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) qu’elles adoptent.

Le développement durable est un changement d’état d’esprit et nécessite un changement significatif dans le leadership, les comportements, les mesures, le partenariat et le modèle opérationnel.

Et d’ajouter que l’innovation technologique est un élément essentiel pour la mise en place de modèles économiques durables.

« Placer le développement durable au cœur des modèles économiques entraîne un changement stratégique compliqué, et les chefs d’entreprise se doivent d’être prêts à faire des compromis. Les entreprises doivent revoir en profondeur leur modèle économique et remettre en question leur identité, leur mode de fonctionnement, leurs partenaires et la manière avec laquelle elles créent et partagent de la valeur avec la communauté », a précisé M. Ouchaou.

Les pionniers montrent pratiquement quotidiennement des progrès dans les solutions durables. Le défi est de savoir comment évoluer assez vite. Malheureusement, de nombreux acteurs en place vacilleront et continueront à exploiter leurs capacités et leurs actifs existants, ignorant les opportunités durables.

« Le Maroc a besoin de pionniers en la matière pour réussir. Nous devons promouvoir des normes sociétales et de gouvernance qui soient durables si nous voulons créer des entreprises qui prospèrent sur les nouveaux marchés du développement durable. Les entreprises qui modifient leurs modèles économiques afin de créer de la valeur partagée seront les phares du commerce international et les gardiens de la dynamique naissante de la ‘réciprocité indirecte' », a-t-il conclu.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *