Économie

L’investissement public, le cheval de bataille du PLF-2023

Le Projet de loi de Finances (PLF) au titre de l’année 2023, adopté lundi à la majorité à la Chambre des conseillers, a érigé la question de l’investissement public en priorité, en y allouant 300 milliards de dirhams (MMDH), un niveau remarquablement élevé dans l’objectif de stimuler la dynamique de croissance.

En effet, il s’agit là d’une augmentation de 55 MMDH par rapport à 2022, retraçant ainsi la détermination de l’Exécutif à soutenir davantage l’effort de l’investissement public, créateur de richesse et de valeur ajoutée.

Au détail, cette enveloppe est répartie sur le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement avec 45 MMDH, le budget général, les comptes spéciaux du Trésor (CST) et les services d’État gérés de manière autonome (95,5 MMDH), les Etablissements et Entreprises Publics (140,5 MMDH) et les Collectivités Territoriales (19 MMDH).

Les dépenses d’investissement des établissements et entreprises publics devront couvrir les secteurs de l’énergie, des télécommunications, de l’habitat, de l’agriculture, de l’électricité, de l’eau potable, des phosphates et dérivés, des autoroutes et des transports aériens, maritimes et ferroviaires.

Pour leur part, les programmes d’investissement financés dans le cadre des CST portent principalement sur le renforcement du réseau routier national, le soutien d’actions relevant des secteurs de l’agriculture, des eaux et forêts, de l’audiovisuel, de l’habitat, de la justice, de la culture, des sports et le financement de programmes socio-éducatifs.

Dans une interview à la MAP sur ce sujet, l’économiste et ancien ministre de l’Emploi et des Affaires Sociales, Abdeslam Seddiki, a souligné que le PLF prévoit une enveloppe budgétaire conséquente en faveur de l’investissement tant au niveau du budget général qu’au niveau des CST et des EEP, notant qu’il s’agit d’un accroissement conséquent de l’investissement public d’un montant de 55 MMDH en une seule année, passant de 245 MM DH à 300 MMDH, soit un taux de 22,4%.

M. Seddiki a également indiqué que l’investissement public, qui représente les deux tiers de l’investissement global, devrait améliorer son efficacité et se répartir territorialement de manière à profiter à toute la population de la même manière.

Évoquant la dynamique des régions et leur contribution au produit intérieur brut (PIB), l’économiste a précisé que cette dynamique concerne essentiellement les régions du Sud qui ont bénéficié d’investissements considérables et d’un programme de développement de près de 80 MMDH, relevant, par ailleurs, la concentration de la richesse dans les trois régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima qui concentrent à elles seules 60%.

Pour réduire les inégalités territoriales et sociales, M. Seddiki a appelé ainsi à la mise en œuvre d’une politique de décentralisation et de déconcentration en harmonie avec l’objectif stratégique de la régionalisation avancée.

Par ailleurs, l’économiste a mis en avant plusieurs mesures prévues dans le PLF-2023, notamment l’augmentation du budget de la santé de 20%, l’augmentation du budget de l’éducation nationale de 10%, le maintien, pour l’année 2023, de la caisse de compensation en lui affectant une dotation de 26 MMDH destinée au soutien des trois produits à savoir le gaz butane, le pain du blé tendre et le sucre, en plus de la poursuite de la mise en œuvre de la généralisation de la protection sociale, ainsi que l’exonération des droits d’importation sur un certain nombre de médicaments destinés au traitement des affections de longue durée.

Moteur de relance et de croissance inclusive, l’investissement public se veut ainsi la pièce maitresse du PLF-2023, dans la perspective de promouvoir la dynamique de croissance, particulièrement à travers le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, qui se fixe pour objectif d’enclencher une relance de l’économie de manière durable et inclusive.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *