Politique

Nigeria-Maroc: Des relations bilatérales de plus en plus renforcées dans divers domaines

Les relations bilatérales entre le Nigeria et le Maroc se renforcent de plus en plus au fil des ans dans divers domaines, du champ religieux, à l’économique et l’agricole, en passant par l’énergétique et le culturel.

Sur le plan religieux, historique et ancestral, le Nigeria et le Maroc sont liés par des relations qui remontent à plusieurs siècles.

Ces relations séculaires datent de l’époque où les royautés du Borno, du Sokoto et de Kano entretenaient des relations très profondes avec le Maroc, notamment avec les villes de Marrakech et de Fès, d’autant plus que le Maroc est le berceau de la Tijaniya puisque la ville de Fès est celle où Sidi Ahmed Tijani a vécu, professé et a été enterré.

En effet, les liens religieux et historiques forts entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne ont été consolidés à travers la chaîne transsaharienne. Ces mêmes routes du désert ont amené les érudits de l’Islam du Maghreb dans l’empire du Mali et ont introduit l’Islam dans les parties du Nord du Nigeria, en particulier à Kano.

Par la suite, Kano a vu une opportunité dans cet échange et a envoyé des étudiants à l’université Al Quaraouiyine à Fès pour étudier les sciences islamiques dans l’objectif de les enseigner et les prêcher à leur retour au bercail.

Ces relations religieuses continuent d’être fortifiées d’année en année. En atteste, les nombreuses visites d’Emirs, de Chioukhs, d’érudits et de théologiens nigérians au Maroc durant l’année 2022.

Parmi ces visites, on cite celles du Khalife général de la Tariqa tijaniya au Nigeria, l’Emir Sanusi Lamido Sanusi, de l’Emir de Kano Aminu Ado Bayero, du Cheikh Dahiru Usman Bauchi, un des grands dignitaires de la tariqa tijaniya au Nigeria, et du khalife général de la tariqa qadiriya au Nigeria et en Afrique de l’Ouest, président du conseil de la choura de l’Etat de Kano, dans le nord du Nigeria, Cheikh Karib Allah Nasser Kabar.

L’Emir de Kano Aminu Ado Bayero avait visité le Royaume du Maroc pour une deuxième fois en tant qu’invité d’honneur de la 13e édition du Salon du Cheval d’El Jadida.

Effectuées à la tête d’importantes délégations de divers domaines, ces visites s’inscrivent dans le cadre du renforcement des relations maroco-nigérianes et des liens spirituels et religieux entre le Royaume du Maroc et la République fédérale du Nigeria, deux peuples frères.

Ceci sans oublier l’organisation fin 2021, à Abuja, par la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains d’un Symposium scientifique international sous le thème « Le patrimoine islamique africain: Mémoire et Histoire », ayant réuni près de 400 participants de 34 pays et connu la participation et la présence d’éminentes personnalités religieuses et officielles nigérianes.

Au volet économique et agricole, les partenariats et les accords sont d’une valeur ajoutée importante. Le Groupe OCP avait inauguré, au cours de l’année 2022 à Kaduna, dans le nord du Nigeria, sa première usine ultramoderne de blending d’engrais sur le continent.

S’étendant sur un terrain de 10 hectares, cette installation abrite une unité de blending d’une capacité de production de 120 tonnes par heure, une unité de stockage de 25.000 tonnes, un centre de formation moderne dédié aux différents partenaires, un laboratoire équipé des dernières technologies d’analyses pour assurer le contrôle de la qualité des produits et l’analyse et caractérisation des sols, ainsi qu’une ferme modèle pour la réalisation des essais agronomiques et la formation des fermiers.

Plus qu’une installation industrielle, l’unité de blending de Kaduna est un centre d’excellence et de prestation de services mis à la disposition des partenaires d’OCP et des fermiers nigérians pour l’amélioration et l’augmentation des rendements des sols afin d’atteindre la sécurité alimentaire. Il s’agit en outre d’un espace de partage d’expériences, de connaissances et de savoir-faire entre le Groupe OCP et les acteurs du secteur de l’agriculture au Nigeria.

Faisant partie des trois unités de blending d’engrais prévues au Nigeria (les deux autres en cours de construction à Ogun et à Sokoto), cette usine s’inscrit dans le sillage du partenariat entre le Groupe OCP et le gouvernement nigérian visant l’accompagnement et le développement de l’agriculture nigériane.

Ce partenariat prévoit également la construction d’un grand complexe de fabrication d’engrais dans l’État d’Akwa Ibom.

Le Nigeria et Maroc avaient signé, au cours de la même année, deux mémorandums d’entente visant à booster le secteur de la biotechnologie et à développer des produits et des processus biotechnologiques, y compris la production de bio-engrais et de biofongicides.

En outre, le Nigeria est un « partenaire stratégique très important » du Maroc. Le Maroc réalise en effet ses plus gros investissements étrangers au Nigeria.

Sur le plan énergétique, le gazoduc Nigeria-Maroc est l’un des projets phares liant les deux pays en passant par plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. Les études de ce mégaprojet sont maintenant à un stade avancé et des mémorandums d’entente ont été signés lors des derniers mois.

Le premier a été signé entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la République fédérale du Nigeria et le Royaume du Maroc.

Deux autres ont été signés respectivement entre le Maroc, le Nigeria et la Mauritanie, d’une part, et le Maroc, le Nigeria et le Sénégal, d’autre part.

Cinq autres mémorandums d’entente tripartites ont été conclus respectivement et successivement entre le Maroc et le Nigeria, d’une part, et la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée, la Sierra Leone et le Ghana, d’autre part.

Le projet stratégique de gazoduc Nigeria-Maroc, qui émane de la vision clairvoyante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et du président nigérian Muhammadu Buhari, longera la côte ouest-africaine depuis le Nigeria, en passant par le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie jusqu’au Maroc.

Il sera connecté au gazoduc Maghreb-Europe et au réseau gazier européen et permettra aussi d’alimenter les Etats enclavés du Niger, du Burkina Faso et du Mali.

Le projet participera à l’amélioration du niveau de vie des populations, à l’intégration des économies de la sous-région et à l’atténuation de la désertification grâce à un approvisionnement en gaz durable et fiable.

Plusieurs investisseurs étrangers et nigérians ont exprimé leur intérêt pour investir dans ce projet gigantesque.

Toujours dans le champ de l’énergie, l’Autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE) et la Commission nigériane de régulation de l’électricité (NERC) avaient conclu, en 2022, un mémorandum d’entente visant la promotion de la coopération dans le domaine de la régulation de l’électricité.

L’accord s’inscrit dans le cadre des liens amicaux et de la fraternité africaine solide unissant le Maroc et le Nigeria.

Les deux pays ont montré leur détermination commune à poursuivre le renforcement des relations de coopération bilatérale fructueuse et à les approfondir dans tous les domaines pour servir les intérêts des deux peuples frères et contribuer au développement et à la stabilité du continent africain.

Sur un autre registre, les deux Etats avaient signé un protocole d’entente en matière de décentralisation, visant à renforcer les capacités des élus, échanger des expériences en matière de décentralisation, de communication et de coopération entre les régions du Royaume du Maroc et les États de la République fédérale du Nigéria.

Côté culturel, la Chambre de l’Artisanat de la région Rabat-Salé-Kenitra, avait organisé, en partenariat avec le ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, la Fondation Dar Al-Sanea et la Chambre de l’Artisanat de l’Etat de Sokoto, la première édition du Salon de l’artisanat Nigeria-Maroc et du Festival du mariage traditionnel marocain, à Abuja.

L’organisation de cet évènement intervenait suite à la participation réussie de la République fédérale du Nigeria en tant qu’invité d’honneur de la 14-ème édition du Festival du mariage traditionnel marocain, tenue auparavant à Rabat.

L’ambassadeur du Nigeria au Maroc avait alors exprimé la volonté de son pays d’abriter ce genre de manifestation singulière qui met en avant la diversité artistique, culturelle et folklorique marocaine.

Cette manifestation culturelle avait annoncé en effet la naissance d’un partenariat distingué dans le secteur de l’artisanat, basé sur l’échange constructif entre les professionnels du secteur pour l’intérêt des deux pays.

Dans ce sens, il est important de souligner que de plus en plus de touristes Nigérians se rendent au Maroc, notamment dans les villes de Marrakech, Fès, Casablanca et Tanger, vu ce que les deux peuples frères partagent en termes social, culturel et spirituel.

Depuis 2016, date de la visite de SM le Roi Mohammed VI au Nigeria, le Souverain et le président nigérian Muhammadu Buhari ont tracé le chemin de ce que devrait être la relation entre les deux pays, qui ont tous les atouts pour être une locomotive pour l’Afrique.

Depuis, les deux pays ont construit et continuent à édifier un partenariat gagnant-gagnant exemplaire à tous les niveaux.

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