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Festival du printemps : la Chine appréhende un rebond épidémique

Au milieu de la poussée massive de contaminations au Covid-19 qui frappe la Chine depuis le démantèlement de sa stratégie de « zéro Covid », surgit l’inquiétude d’un nouveau rebond épidémique à l’occasion des vacances du printemps, période qui connait une véritable frénésie de voyages. Les experts du secteur de la santé ne cachent pas leurs appréhensions, appelant à redoubler de vigilance pour éviter au pays l’aggravation d’une situation sanitaire déjà très fluide.

La Chine est en passe de connaitre une hausse importante des voyages à l’occasion du festival du printemps, une saison festive qui durera jusqu’au 15 février prochain. Pendant ces vacances, autrement appelées le « Nouvel An chinois », les Chinois devront effectuer environ 2,1 milliards de voyages.

Ce plus vaste exode humain au monde intervient à un moment critique pour la Chine. Le pays vient d’annoncer la fin des derniers vestiges de la politique « zéro Covid ». Dans la foulée, le nombre de décès liés au virus a augmenté d’une manière exponentielle. D’après des chiffres officiels rendus publics le weekend, le pays a enregistré un total de 59.938 morts liés au Covid-19 du 8 décembre 2022 au 12 janvier dernier. L’annonce de la levée des mesures préventives a été accueillie avec joie parmi les Chinois. Des millions d’entre eux se sont empressés d’organiser des voyages notamment à l’intérieur du pays. Les régions rurales et les petites villes du pays sont citées comme zones à surveiller lors de ces vacances, le risques d’explosion des contaminations y étant réels, selon les experts sanitaires. Le manque de ressources médicales et le faible taux de vaccination dans ces zones sont des facteurs qui aggravent les risques d’une hausse des infections dans ces régions durant les semaines qui viennent, notent-ils. Les petites et moyennes villes du pays ainsi que les zones rurales « ont déjà atteint le pic des infections au Covid-19 », indique Jiao Yahui, responsable du bureau de l’administration médicale au sein de la Commission nationale de la santé, l’équivalent d’un ministère de la Santé.

Cependant, la responsable prévient que ces régions doivent connaitre un autre pic à l’occasion des vacances du nouvel an chinois. Il s’agit du pic des cas graves. Jiao, qui a affirmé que l’évaluation de l’organe officiel est fondée sur une analyse scientifique des tendances du virus, a appelé les autorités sanitaires dans les zones rurales à se préparer. « Nous avons demandé aux autorités locales de préparer la logistique nécessaire afin de venir en aide aux habitants en cas de hausse des infections », a dit la responsable dont les propos ont été relayés par les médias. Des alliances entre les hôpitaux urbains et les centres de santé ruraux ont été mises en place pour un partage optimal et efficace des ressources médicales, a-t-elle encore dit. Dans cette veine, la Commission nationale de la Santé avait annoncé en décembre dernier un plan visant à renforcer les services de santé dans les zones rurales en prévision de la hausse attendue des contaminations.

Le plan prévoit notamment un contrôle de l’état de santé des personnes âgées et le renforcement de l’approvisionnement des zones rurales en produits et équipements sanitaires. Des cliniques provisoires sont également déployées dans les villages et les petites villes. Par ailleurs et eu égard à la situation épidémique qui évolue, les autorités chinoises ne cessent d’adapter le dispositif de lutte contre le virus dans le but d’éviter une aggravation de la situation.

Vendredi dernier, le pays a procédé à une nouvelle révision des directives de traitement des patients atteints par le Covid, selon laquelle l’état de santé de tout patient âgé de plus de 65 ans, non vacciné et souffrant de conditions sous-jacentes, sera considéré comme étant critique. Il s’agit de la quatrième révision des directives de santé depuis le démantèlement des mesures prévues dans le cadre de la stratégie « zéro Covid » implémentée depuis le déclenchement de la pandémie il y a plus de trois ans. Les autorités expliquent que les directives sanitaires sont actualisées régulièrement avec en toile de fond le principe de placer la vie des personnes en tête des priorités.

Le gouvernement et ses experts sanitaires continuent d’insister que la levée des restrictions, mises en œuvre depuis 2020 avec ses exigences contrariantes dont des dépistages de masse et des confinements généralisés, est intervenue suite à l’affaiblissement des variants du virus et l’élargissement de la vaccination, notamment parmi les personnes âgées. Au cœur de la nouvelle flambée des infections qui se poursuit dans le pays, une importance particulière est accordée à la protection de ces personnes, une catégorie vulnérable qui représente presque 14 % d’une population globale de plus de 1,4 milliards d’habitants. Dans les médias officiels on vante l’accent mis sur la protection de cette catégorie dont le nombre est estimé à environ 200 millions de personnes.

Au début du mois de janvier, le gouvernement a souligné que les personnes non-vaccinées, âgées de plus de 65 ans, étaient considérées comme une catégorie faisant face à un risque élevé d’infections dans le contexte de l’actuelle poussée du Covid-19.

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