Économie

Industrie de transformation agricole : l’Oriental passe à la vitesse supérieure

La région de l’Oriental a toujours été au centre des programmes et politiques publiques, notamment agricoles au regard des atouts et du potentiel de la diversité des modèles agricoles locaux.

Mettre à niveau et valoriser la production des filières locales, optimiser l’usage de l’eau d’irrigation ou encore moderniser et digitaliser tout le processus pour l’intérêt des agriculteurs, sont quelques-uns des objectifs escomptés à travers une batterie de mesures incitatives mises en place par l’État.

Ainsi, l’Oriental a bénéficié, entre 2008-2019 grâce au Plan Maroc Vert (PMV), de près de 10 milliards de dirhams (MMDH), pour accompagner la restructuration du secteur agricole dans la région, notamment l’arboriculture (agrumes, olivier et amandier) qui y est très développée.

Betterave à sucre, agrumes et oliviers, la success-story d’un trio de haute valeur ajoutée. De par leur contribution à la sécurité alimentaire, à la dynamisation de l’économie et à la création d’emplois tant agricoles qu’industriels, les principales filières de l’Oriental (sucrière, agrumicole et oléicole), principalement implantées à Berkane, Guercif et Taourirt, sont en tête du peloton pour l’industrie de transformation agricole, voire pour la conquête des marchés extérieurs.

Selon les indicateurs de la Direction régionale d’agriculture (DRA) de l’Oriental, la production des filières en question sont, respectivement, de l’ordre de 377.954 T, 322.540 T et 212.545 T, ayant assuré quelque 28 millions de journées/travail (2019), alors que la valeur ajoutée est passée de 3 milliards de dirhams (2008) à 6 MMDH en 2019.

Après la restructuration, c’est le tour de la valorisation des produits. Dans la même synergie, et sur la base du bilan dressé du PMV, la stratégie « Génération Green 2020-2030 » vient consolider les acquis, et permettre ainsi à l’Oriental de s’attendre à un investissement global oscillant entre 13 et 20 MMDH, a souligné le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki, en marge de l’ouverture à Taourirt du Salon régional de l’Industrie de transformation agricole.

L’opérationnalisation de cet investissement colossal devra permettre à la région de l’Oriental de pousser les partenariats (public/privé) plus loin pour promouvoir ses modèles agricoles notamment l’industrie de transformation agricole. Laquelle est devenue un secteur porteur en termes de création d’emploi, de valorisation et de commercialisation des produits du terroir, a-t-il expliqué.

Pour le ministre, les mesures incitatives prises par le ministère de tutelle via le Fonds de développement agricole (FDA) ont permis d’encourager et accompagner les agriculteurs dans le développement de leurs produits.

En outre, et face au stress hydrique qui plane sur l’Oriental à l’instar des autres régions du Royaume, les agriculteurs de la région ont pu bénéficier des subventions du programme de réduction de l’impact du déficit pluviométrique sur l’activité agricole.

La transformation va crescendo grâce à la remontée de la chaîne de valeur agroalimentaire. Les pourvoyeurs de produits à l’Oriental adoptent une approche qualitative qui va de pair avec l’optimisation des ressources et la diversification de l’offre.

Ainsi, les industriels en la matière s’efforcent de maîtriser des techniques et pratiques agricoles à même de respecter un équilibre entre environnement et productivité.

Dans ce sens, le président de la Chambre régionale d’Agriculture, Mimoun Oussar a indiqué que les professionnels ne parlent plus de la production qui a cédé désormais la place à la transformation.

« La production des produits agricoles a été largement impactée à cause du déficit hydrique, ce qui a obligé les professionnels à penser des solutions notamment la transformation agricole, en vue de valoriser leurs produits », a-t-il fait savoir dans une déclaration à M24, chaîne d’information en continu de la MAP, en marge du Salon régional de l’Industrie de transformation agricole.

« Les provinces de Guercif et de Taourirt représentent respectivement 30% chacune à l’échelle de la région pour la production et la transformation d’olives » a-t-il argué, exhortant les producteurs de changer leur fusil d’épaule et adopter la transformation au lieu de se contenter de la production.

Même son de cloche chez Hamid Barda, président de l’Association provinciale des producteurs d’olives à Taourirt, qui a mis en avant le potentiel agricole en termes de transformation agricole dans l’Oriental notamment la province de Taourirt.

« La transformation agricole à Taourirt a permis à nos produits de se faire une place privilégiée dans les marchés étrangers très exigeants », a-t-il dit dans une déclaration similaire, ajoutant que « nos produits, en raison de leur qualité, sont exportés vers les cinq continents ».

Pour le président de l’Association des producteurs d’olives, le Salon est une occasion pour les industriels représentant plus de 150 unités, formelles et informelles, de prospecter des marchés et des clients.

Force est de constater combien la transformation agricole a stimulé le développement économique régional, en concomitance les producteurs et les industriels de l’Oriental s’inspirent de la dynamique apportée par la digitalisation du secteur.

Ces mêmes acteurs, notamment de Berkane, Taourirt et Guercif, surfent sur une volonté de commercialiser davantage leurs produits, en adoptant des tendances lucratives pour percer les marchés étrangers, où le Label Maroc cartonne !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *