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Covid19 : Les fake news, l’autre guerre de la Chine

En pleine guerre contre une poussée massive des contaminations au Covid-19, la Chine a ouvert un nouveau front dans cette lutte, cette fois-ci contre les fake news qui se propagent dans le pays en cette période de grandes vacances. Le phénomène est d’une ampleur tellement importante qu’il a fallu le lancement d’une campagne nationale par le régulateur national de l’Internet. Ce dernier veut à tout prix sévir contre la propagation des « fausses informations » pour éviter, selon les termes utilisés par l’organe étatique, « les sentiments sombres » durant l’actuelle saison festive du festival du printemps. Lors de ce festival, autrement appelé le « Nouvel An chinois » qui durera jusqu’au 15 février prochain, les Chinois devront effectuer environ 2,1 milliards de voyages. Une occasion qui a favorisé une prolifération des informations « peu avérées » sur la hausse des infections au Covid-19 et autres phénomènes liés à la pandémie. Les vacances interviennent à un moment où le pays connaît une hausse des contaminations dans le sillage de la levée, en décembre dernier, des drastiques mesures de contrôle mises en œuvre par le pays depuis le déclenchement de la pandémie il y a plus de trois ans. Aucune donnée officielle n’est disponible sur le nombre de ces infections, les autorités ayant décidé de ne plus publier ces chiffres. Cependant, les autorités ont récemment indiqué que le virus a fait environ 60.000 morts durant la période allant du 8 décembre 2022 au 12 janvier dernier. Le chiffre montre la grande pression que subit le système de santé de ce pays le plus peuplé du monde où le nombre des personnes âgées et vulnérables est estimé à environ 200 millions. En lançant sa campagne anti-fake news, l’Administration du cyberespace de Chine (CAC) souligne que l’un des objectifs est de « rectifier en profondeur les fausses informations … pour empêcher une panique sociale ». Au cours des semaines qui ont suivi le démantèlement de la stratégie dite de « zéro covid », la toile chinoise a été inondée d’informations au sujet d’hôpitaux surpeuplés et de personnel médical surmené. Les internautes se sont également plaints qu’ils n’étaient pas en mesure d’obtenir les médicaments nécessaires, d’après les informations diffusées sur les réseaux sociaux. Les autorités ont mis en garde contre la propagation de ces « fake news », tout en soulignant que l’actuelle avancée du Covid-19 demeurait sous contrôle. La campagne de la CAC ne se limite pas aux seules « informations fausses » diffusées au sujet de la pandémie. Elle touche à d’autres questions dont les recettes dites « secrètes » pour le traitement des infections. Il s’agit de recettes non reconnues, qui peuvent entraîner des complications chez les patients. « Aucun effort ne sera épargné pour éviter que le public ne soit induit en erreur », a souligné le régulateur. La hausse de « fausses informations » pouvant inciter à la haine sociale dans le contexte pandémique attire également l’attention du régulateur de la toile en Chine. Les réseaux sociaux du pays ont été récemment pris d’assauts par des internautes qui publient des informations jugées stigmatisantes par rapport à certaines régions moins avancées du pays, notamment dans les zones rurales, les présentant comme étant de dangereux foyers de contaminations. Toute tentative délibérée d’inciter en ligne à la haine régionale, de répandre l’anxiété et d’exagérer « le côté obscur de la société » sera réprimée, souligne la CAC. Par ailleurs, les autorités chinoises poursuivent les efforts pour une application scrupuleuse de la loi régissant l’espace numérique. Dans cette veine, les médias rapportent que 8.608 sites web et plateformes ont fait l’objet d’enquêtes, 6.767 ont reçu des avertissements et 420 applications ont été fermées pour propagation de « fake news ». Parmi les 8.608 sites ayant fait l’objet d’enquêtes, 512 ont été condamnés à des amendes et 621 ont été suspendus, selon le régulateur de l’Internet. La CAC a également travaillé avec les autorités régissant les télécommunications pour annuler la licence de 25.233 sites web illégaux, et a fourni des informations pertinentes aux organes judiciaires compétents

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