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Assaut contre le siège des trois pouvoirs au Brésil : le gouvernement veut sanctionner les personnes ayant financé le transport des manifestants

La présidence brésilienne a demandé lundi à la justice d’infliger des amendes de 4 millions de dollars aux responsables du financement du transport des partisans de l’extrême droite qui ont pris d’assaut les sièges des trois pouvoirs le 8 janvier dernier.

Le bureau du procureur général de l’Union (AGU) a exigé cette peine dans la requête qu’il a présentée lundi devant un tribunal fédéral de Brasilia, dans laquelle il demande l’ouverture d’une procédure civile contre les suspects.

Le recours vise trois entreprises, une association, un syndicat et 54 personnes physiques qui, selon les premiers éléments d’enquête, ont loué les bus qui ont transporté les partisans de l’extrême droite à Brasilia où ils auraient tenté un « coup d’État » selon le gouvernement.

Des milliers de personnes qui ont participé aux attaques contre les sièges de la présidence, du Congrès et de la Cour suprême sont arrivées à Brasilia en provenance de diverses régions du pays dans des bus affrétés par les mis en cause.

Le bureau du procureur général de l’Union, qui avait déjà demandé à la justice de bloquer les avoirs et les comptes bancaires des accusés, ce qui a été rapidement exécuté par mesure de précaution, souhaite maintenant que le même tribunal les condamne définitivement et les sanctionne à travers le versement d’une indemnisation.

L’organisme judiciaire a déclaré avoir calculé la valeur de l’indemnisation sur la base des dommages que les responsables de chacun des bâtiments gouvernementaux ont déclaré avoir subis lors des attaques du « coup d’État ».

Le bureau du procureur soutient dans sa requête que les accusés ont financé des manifestants qui ont commis des actes illégaux.

« Dans un régime démocratique, comme c’est le cas du système brésilien, l’appel et le financement d’un mouvement ou d’une manifestation avec l’intention de prendre le pouvoir est contraire aux coutumes de la démocratie et de la bonne foi », a-t-il insisté.

Selon l’organe de la présidence, les accusés savaient que les manifestants qu’ils avaient mobilisés pouvaient se solder par des actes violents et illégaux pour forcer un coup d’État contre le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva (gauche).

« Cela démontre une articulation antérieure au mouvement avec le vandalisme, dans laquelle le financement des transports est un vecteur primordial pour qu’il prenne corps et se matérialise dans les termes qui se sont produits », ajoute-t-il.

Lors de l’assaut contre les bâtiments des trois pouvoirs, quelque 1.800 personnes ont été arrêtées, dont plus d’un tiers restent en détention, la plupart interpellées au lendemain des attaques dans le camp installé par les « bolsonaristes » devant le Quartier général de l’armée.

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