Culture

Les populations nomades sont contraintes à se sédentariser (Directeur du Festival international des nomades)

Les populations nomades souffrent dans toutes les régions en raison des changements climatiques, de la rareté des précipitations et du manque conséquent de pâturages alloués aux dromadaires a souligné, lundi à M’hamid El Ghizlane, le directeur du Festival international des nomades, Noureddine Bougrab.

Dans une entrevue accordée à la MAP en marge de la 18ème édition du festival international des nomades qui se tient à M’hamid El Ghizlane du 29 avril au 01 mai, M. Bougrab a précisé que l’absence des systèmes de santé et de scolarisation impose à cette frange de la population de se sédentariser.

En dépit des nombreuses contraintes, des efforts supplémentaires doivent être consentis, non seulement au Maroc, mais également au niveau mondial pour améliorer les conditions de cette catégorie de gens, a-t-il indiqué.

Selon les dernières statistiques, il a fait remarquer que le nombre de nomades dans la région du Drâa-Tafilalet a diminué des deux tiers, soulignant qu’il s’agit d’une sonnette d’alarme à laquelle une attention particulière doit être prêtée.

Concernant cette manifestation culturelle, M. Bougrab, également président de l’Association Nomades du Monde à l’initiative de ce rendez vous, a noté que le festival poursuit son bout de chemin à un rythme régulier et continu, à travers une série de rendez-vous devenus incontournables, tels que les soirées musicales en plein air, les ateliers et expositions de produits locaux en plus d’activités propre au nomadisme à l’instar des courses de dromadaires, le hockey sur sable et la fabrication de pains cuits dans le sable (la Mella), entre autres activités culturelles.

De par son rôle en tant que composante essentielle dans la culture nomade qui vise à divertir et édifier les générations futures, une séance de contes a été programmée dans un bel espace désertique lors de cette édition avec la participation de conteurs venus de la France, du Mali et du Maroc, a-t-il fait savoir.

Cet événement culturel, a-t-il poursuivi, est devenu un modèle de réussite et une marque propre du sud marocain. Il a prouvé que la culture est l’un des vecteurs du développement social et économique les plus importants.

Par ailleurs, M. Bougrab a raconté que l’association Nomades du monde est née d’une idée qui a mûri chez des jeunes issus de régions reculées, dans lesquelles une vague de sédentarisation des nomades a augmenté considérablement.

Vu l’importance et la richesse du patrimoine culturel des nomades, ce groupe de jeunes a créé l’association des Nomades du monde en 2004 dans le but de faire connaître ce riche héritage, le mettre en lumière et le partager avec le monde.

« Depuis 2004 nous avons lutté en n’ayant la moindre connaissance des mécanismes d’organisation d’événements culturels » a-t-il avoué, assurant que l’amour pour la culture locale et pour cette région chère au marocains étaient derrière le lancement de cette aventure.

La région de M’hamid El Ghizlane est riche de son patrimoine matériel et immatériel, enraciné dans la profondeur de l’histoire. Elle fut autrefois un point de passage des caravanes commerciales entre le Sahara et le Maroc vers l’Europe et a joué un rôle majeur dans ce croisement culturel entre le sud et le nord, a-t-il conclu.

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