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16 morts enregistrés suite aux violences survenues au Sénégal après la condamnation de Sonko (nouveau bilan)

Le ministère sénégalais de l’Intérieur a annoncé dimanche le décès samedi d’une personne à Dakar, ce qui porte à 16 le nombre de décès des suites des violences déclenchées jeudi au Sénégal après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ».

Le ministère de l’Intérieur a fait état  » d’un décès noté à Dakar ce samedi 03 juin, d’une nette baisse des points de tension et des arrestations, et d’un retour à la normal dans le pays », ajoutant que « beaucoup d’activités ont repris hier soir et ce matin avec la fin de l’interdiction de la circulation des motocycles ».

Un précédent bilan faisait état de 15 morts et d’environ 500 arrestations.

Le ministre Antoine Diome a indiqué samedi soir qu' »environ 500 arrestations » ont été menées depuis le début du mouvement contestataire, précisant que certains parmi eux appartiennent à des formations politiques, mais la majorité n’ont pas d’appartenance partisane.

L’agence MAP a pu constater dimanche matin une situation d’accalmie dans différents quartiers de la capitale Dakar ou certains éléments des forces armées et de la police continuent d’être déployés dans certaines zones. Les magasins et les cafés, ainsi que les boulangeries étaient ouverts dans le quartier Plateau dans le centre et dans d’autres points de la capitale, a-t-on constaté. La présence des forces de sécurité a légèrement diminué dimanche matin.

Des manifestations spontanées ont suivi la condamnation jeudi de l’opposant Ousmane Sonko, candidat déclaré pour la présidentielle de 2024, à deux ans de prison ferme pour avoir poussé à la « débauche » une jeune femme de moins de 21 ans. Cette décision le rend pour l’heure inéligible à la présidentielle du 25 février prochain.

Samedi soir, des heurts ont éclaté dans certains points localisés de la capitale, de sa banlieue et dans le sud du pays, mais de bien moindre intensité que lors des deux premiers jours de contestation qui ont fait 15 morts officiellement.

Les réseaux sociaux, comme WhatsApp, Facebook et Twitter, sont toujours coupés, mais le ministre de l’Intérieur a laissé entendre samedi soir qu’ils seraient rétablis quand la situation serait calmée.

A noter que les appels à la retenue et au dialogue se sont multipliés ces derniers jours, de la part de plusieurs pays, d’organisations internationales et de personnalités sénégalaises, tels que le chanteur Youssou N’Dour ou le footballeur Sadio Mané.

Dans une déclaration samedi soir à la chaine TFM, M. Diome a indiqué que le Sénégal a fait l’objet d’attaques « de forces occultes ». « Il y a de l’influence étrangère et c’est le pays qui est attaqué », a-t-il dit. « Des installations vitales pour le fonctionnement du pays » ont été prises pour cible pour provoquer « un chaos », a-t-il ajouté en citant notamment l’usine de production d’eau Diender qui produit de 12000 mètres cubes d’eau.

« Les manifestants se sont délibérément attaqués à des installations névralgiques de notre pays », a dénoncé le ministre, notant que les manifestants sont infiltrés par des « forces occultes ». « Ils sont armés et sont d’une violence inouïe », a déclaré M. Diome.

 » Ils veulent créer des émeutes. Ceux qui sont derrière ces actes veulent terroriser la population. Je vous rassure que l’État fera face. Je vous rassure que tout ce que l’État devra faire pour les empêcher d’arriver à leur fin, l’État le fera. C’est pour cette raison que la plupart de leur entreprise a échoué », a fait observer le ministre.

Des Universités ayant été le théâtre de violences et d’actes de saccages durant ces jours, comme l’Ucad de Dakar, et celles de Saint-Louis, de Thiès et de Ziguinchor, ont suspendu les cours jusqu’à nouvel ordre.

Les Sénégalais craignent une possible arrestation de l’opposant Sonko qui pourrait, selon eux, raviver le climat tendu dans le pays.

Sonko se trouve dans sa maison à la Cité Keur Gorgui à Dakar après avoir été ramené dimanche dernier par les forces de l’ordre, alors qu’il conduisait une « Caravane de la liberté » de Ziguinchor (sud) vers la capitale.

Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, a été déjà condamné fin mars à six mois de prison avec sursis pour « diffamation » contre le ministre du tourisme. Cette condamnation à elle seule, si elle est maintenue en cassation, menace l’éligibilité de Ousmane Sonko à la Présidentielle du 25 février 2024.

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