Économie

Les marchés sud-américains représentent-ils de nouvelles opportunités économiques pour le Maroc ?

La stratégie économique du Maroc ces dernières années repose sur la diversification de ses partenaires économiques. Ainsi, les orientations du royaume ne se limitent plus à ses partenaires traditionnels, mais s’étendent également à d’autres marchés, en particulier ceux d’Asie, sans oublier le rôle du continent africain qui représente une extension du royaume dans l’Afrique noire.

Dans le contexte des fluctuations économiques mondiales, les pays d’Amérique du Sud se sont imposés comme un espace parallèle sur lequel le Maroc peut davantage s’ouvrir et réaliser plus de gains économiques, surtout que le royaume possède d’importantes ressources et capacités économiques pouvant constituer une véritable opportunité.

Selon certains experts du centre « Policy », le Maroc pourrait exploiter la partie sud de l’océan Atlantique pour insuffler une nouvelle dynamique à ses relations avec l’Amérique latine, afin de renforcer les échanges économiques et politiques.

Les relations maroco-brésiliennes en sont un exemple, et cette expérience pourrait être reproduite avec d’autres pays d’Amérique du Sud. Il est également possible de créer un espace géopolitique commun entre l’Amérique latine et le Maroc, expliquent les experts du centre, soulignant la possibilité d’exploiter l’espace atlantique pour coopérer sur les questions de changement climatique, d’énergies renouvelables et de sécurité internationale, un levier fort pour intensifier les relations entre le Maroc et ses voisins de l’autre côté de l’Atlantique.

Le Pérou a loué l’initiative atlantique marocaine lors de l’organisation de la septième édition de « la mécanique des consultations politiques » entre le Royaume du Maroc et le Pérou dans la capitale péruvienne Lima, la semaine dernière, coïncidant avec la célébration du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre eux (depuis le 27 juin 1964).

Concernant ce sujet, l’analyste économique Omar El Kettani a affirmé que le renforcement des relations entre le Maroc et les pays d’Amérique du Sud est extrêmement important, surtout après son ouverture sur les pays africains.

Le porte-parole a expliqué à « Le Maroc Profond » que l’ouverture a un coût, et cette démarche nécessite une série de préparations logistiques, notamment la disponibilité de navires facilitant l’échange de biens entre les deux parties.

L’expert a ajouté que « le Maroc a une lacune en ce qui concerne le domaine maritime ‘marine’, et après avoir pris conscience des étendues côtières dont dispose le Maroc, qui s’étendent sur plus de 3500 km, nous avons découvert que nous ne disposons pas d’équipements logistiques permettant une ouverture sur les pays d’outre-mer ».

El Kettani a indiqué qu' »il y a des nouvelles sur la construction de ports économiques, mais leur équipement nécessite la création de navires, ce qui pose le problème de ne pas envisager les projets adoptés de manière globale. Malgré l’annonce de certains ports de leur intention de commencer la fabrication de certains navires, ce qui est une bonne chose, le problème réside dans l’application, et donc l’ouverture sur les pays d’Amérique du Sud doit respecter un ensemble de conditions ».

En ce qui concerne les domaines dans lesquels la coopération entre les deux parties peut se réaliser, l’expert économique a confirmé l’existence de plusieurs domaines, notamment le domaine militaire, car le Brésil est l’un des pays disposant de capacités militaires dont le Maroc peut bénéficier, en plus de l’expertise de certains pays dans le domaine agricole, notamment l’Argentine, permettant ainsi au royaume d’investir dans ce secteur.

Selon le porte-parole, les pays d’Amérique latine sont avancés sur le plan industriel, ce qui permettrait au Maroc d’importer une série d’outils dont il pourrait bénéficier, et le coût d’importation depuis les pays d’Amérique du Sud serait inférieur comparé au coût d’importation depuis les pays européens.

Dans le cadre de l’intégration économique, El Kettani a souligné la nécessité pour le Maroc d’étudier les marchés d’Amérique latine afin de déterminer les manques et tenter de les compenser, et les hommes d’affaires marocains peuvent jouer un rôle majeur dans ce contexte, afin de définir le domaine d’échange et de coopération.

Il convient de noter que les échanges commerciaux entre le Maroc et le bloc Mercosur ont atteint une valeur de 4,70 milliards de dollars en 2022 (contre 3,6 milliards de dollars en 2021).

Les importations marocaines du bloc Mercosur ont atteint 2,53 milliards de dollars, tandis que les exportations ont atteint 2,17 milliards de dollars. Le Brésil reste le premier partenaire commercial du royaume au sein de ce bloc, avec une valeur de 2,97 milliards de dollars en 2022.

Pour référence, le phosphate a fait du Brésil un client stratégique pour le Maroc, qui est devenu le cinquième partenaire économique du Brésil en Afrique et dans le monde arabe.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *