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Un rapport expose les dysfonctionnements de l’Office de l’électricité : endetté et dépendant du soutien de l’État

Un rapport récent du Conseil de la Concurrence met en lumière la situation financière précaire de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable, plombée par d’énormes dettes qui s’élevaient à 100 milliards de dirhams fin 2022, représentant un obstacle majeur à sa transformation et à la définition d’un nouveau modèle économique.

Le rapport souligne la fragilité financière de l’Office, avec des rendements économiques négatifs sur les dix dernières années, et même lorsqu’ils sont positifs, ces taux restent faibles, ne dépassant pas 1,6 %.

La vulnérabilité de l’Office est exacerbée par des conditions défavorables telles que des séries d’années de sécheresse et des hausses soudaines des prix des carburants importés, comme cela a été le cas en 2022, entraînant une détérioration rapide et significative de tous ses indicateurs financiers.

Le secteur de l’électricité est particulièrement influent sur l’équilibre financier de l’Office, représentant plus de 85 % de son chiffre d’affaires, par rapport au même niveau de dépenses pour ses autres secteurs.

L’année 2022 a été exceptionnelle pour le secteur de l’électricité, avec une augmentation considérable, de plus de 100 %, des achats de matières premières et fournitures, causant une augmentation des coûts de production et du coût par kilowattheure de plus de trois fois.

La situation financière de l’Office reste généralement déséquilibrée, due à une combinaison de facteurs conjoncturels et structurels, incluant des aspects réglementaires, des ressources humaines, du financement et des aspects professionnels.

L’Office a régulièrement demandé le soutien financier de l’État, le dernier en date étant en mai 2023, lorsque le gouvernement a libéré 4 milliards de dirhams pour faire face à l’augmentation colossale des coûts d’importation de carburants.

Le Conseil de la Concurrence indique que les mesures prises par l’État, à la demande de l’Office, ne représentent qu’une réponse partielle et superficielle à un problème profond et structurel. Depuis plusieurs années, la situation financière de l’Office, en général, et du secteur de l’électricité, en particulier, souffre d’un déséquilibre continu.

Les raisons en sont diverses, allant des aspects réglementaires et des ressources humaines aux contraintes financières externes et aux aspects liés à l’activité.

Le rapport met également en lumière les problèmes réglementaires liés à la multiplicité des institutions impliquées dans la planification et la prise de décision, notant que contrairement à la tendance mondiale qui prône la séparation des secteurs de l’eau et de l’électricité, notre pays a choisi de les regrouper, sans atteindre les objectifs escomptés.

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