Rapport parlementaire : Attirer 20 millions de touristes placerait le Maroc en tête des destinations mondiales

Un rapport du groupe thématique chargé d’évaluer les politiques publiques du secteur touristique a révélé la poursuite de la vision 2020 du secteur touristique, mais avec des objectifs différents, dont le principal est de faire du Maroc l’une des vingt destinations touristiques mondiales préférées, et d’attirer vingt millions de touristes, ainsi que de doubler le nombre de touristes en augmentant la part des marchés européens principaux.
Le rapport ajoute que ce plan vise à tripler le nombre de voyages internes tout en respectant l’équité territoriale et à créer 470 000 nouveaux emplois directs à travers le pays, afin d’employer près d’un million de Marocains d’ici la fin de la décennie.
Le rapport, consulté par le journal « Al Omk », indique que le plan vise à augmenter la part du PIB touristique dans le PIB national de deux points pour atteindre environ 150 milliards de dirhams, contre 56 milliards enregistrés en 2010.
L’organisme responsable cherche également à doubler la capacité d’hébergement hôtelier en créant 200 000 nouveaux lits (150 000 dans des hôtels et 5 000 dans des établissements similaires), tout en mettant en place des leviers pour orienter les investissements touristiques vers des offres d’animation, de sport et de loisirs, en valorisant le patrimoine culturel matériel et immatériel marocain, et en créant des infrastructures d’accueil adéquates.
Le document mentionne l’adoption de 44 mesures stratégiques réparties sur plusieurs chantiers pour atteindre les objectifs mentionnés, en incluant le développement du tourisme territorial, l’investissement et le financement, la promotion et le marketing des destinations, le développement durable, et le capital humain, ainsi que l’amélioration de la compétitivité des acteurs du secteur.
Le rapport du groupe thématique chargé d’évaluer les politiques publiques du secteur touristique affirme que la Société Marocaine d’Ingénierie Touristique n’a pas mis en place les mesures nécessaires pour mobiliser le foncier, ni effectué les efforts nécessaires pour encourager l’investissement et orienter et soutenir les initiatives locales privées afin de développer l’offre touristique, bien que des investissements aient été faits dans les infrastructures au cours de ces années et que certaines villes anciennes et destinations touristiques aient été réhabilitées.
Selon le rapport, les résultats enregistrés pour les deux mécanismes sont très faibles. Pour le premier programme, les engagements n’ont atteint que 1,91 million de dirhams sur une enveloppe budgétaire de 420 millions de dirhams (soit 0,45 %) et seulement 16 entreprises sur 600 PME ciblées ont bénéficié de ce programme.
Le rapport souligne que le gouvernement a pris plusieurs mesures pour garantir les investissements nécessaires à la réalisation de la vision 2020, notamment la création du Fonds Marocain de Développement Touristique (FMDT) avec un capital de 100 milliards de dirhams, financé conjointement par l’État et le Fonds Hassan II pour le développement économique et social, qui a permis, selon le rapport, de mobiliser des ressources et d’attirer des flux d’investissements vers le Maroc.
Des mécanismes ont également été mis en place pour accompagner les petites et moyennes entreprises du secteur, notamment à travers le programme « Moussanada Tourisme » et le programme « Imtiaz Tourisme », avec une enveloppe de 420 millions de dirhams dans le cadre du premier mécanisme pour accompagner plus de 600 PME afin d’améliorer leur compétitivité.
Le rapport souligne que les investissements privés dans les projets touristiques sont restés très limités, le volume des financements privés n’ayant pas atteint « le niveau des attentes », en raison notamment du faible engagement du secteur privé dans les opportunités d’investissement dans le secteur touristique, dû à plusieurs facteurs, dont la faible attractivité de certaines régions pour les investisseurs, à l’exception de Marrakech, Agadir, Casablanca et Tanger, ainsi que l’augmentation du manque de confiance des banques dans le secteur touristique.
Selon la Cour des Comptes, plusieurs dysfonctionnements ont été relevés en matière de promotion du produit touristique marocain à l’intérieur et à l’extérieur du pays, notamment l’insuffisance de la stratégie adoptée par l’Office National Marocain du Tourisme, qui s’est principalement fondée sur les critères de proximité des marchés émetteurs au lieu du critère des dépenses touristiques.
Enfin, le rapport précise que les marchés considérés comme prioritaires par l’Office (France, Allemagne, Royaume-Uni) ne représentent que 21 % des dépenses totales des dix premiers pays dans le classement de l’Organisation Mondiale du Tourisme, soit l’équivalent de 430 milliards de dollars, représentant ainsi 47 % du marché mondial.
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