Situation de l’emploi : Bank Al-Maghrib (BAM) recommande l’adoption de l’agriculture intelligente pour endiguer le chômage

Bank Al-Maghrib (BAM) a alerté sur la situation difficile du marché du travail au Maroc et a appelé à l’adoption de technologies d’agriculture intelligente dans le secteur agricole pour faire face aux répercussions du changement climatique sur l’emploi dans ce secteur. Elle a également encouragé le développement d’activités à haute rentabilité.
Dans son rapport annuel de 2023 présenté au roi Mohammed VI, BAM a exhorté les autorités à intensifier leurs efforts en matière de politique d’atténuation et d’adaptation face aux impacts inévitables du changement climatique sur l’emploi dans le secteur agricole.
La banque a souligné l’importance de s’appuyer sur les technologies d’agriculture intelligente qui ont prouvé leur efficacité dans plusieurs pays, ainsi que la nécessité de continuer à développer des activités à haute rentabilité qui peuvent offrir des alternatives d’emploi à la main-d’œuvre sortie du secteur agricole.
BAM a également noté que le renforcement des systèmes industriels représente une « initiative prometteuse qui doit être soutenue », ce qui nécessite des investissements importants pour le développement du capital humain afin de faciliter le redéploiement sectoriel en cours sur le marché du travail.
Selon le rapport de Bank Al-Maghrib, la fin de l’année 2023 a été marquée par une perte significative d’emplois estimée à 157 000 postes, après une perte de 24 000 en 2022, due à une diminution de 198 000 dans les zones rurales et la création de 41 000 postes dans les zones urbaines.
Le nombre de personnes actives occupées a atteint 10,6 millions, en baisse de 15 % en glissement annuel et de 3,5 % par rapport à avant la pandémie, ajoute le rapport annuel de la banque.
Le taux d’emploi a continué de diminuer pour atteindre 38 %, l’un des plus bas au monde. Dans les zones rurales, cette baisse a été de 2,2 points pour atteindre 44,3 %, particulièrement parmi les femmes, tandis que dans les villes, elle a été de 0,5 point pour atteindre 34,8 %, affectant exclusivement les hommes.
L’agriculture, la forêt et la pêche ont continué de subir les effets négatifs des conditions climatiques défavorables et du stress hydrique, perdant 202 000 emplois, après une perte de 215 000 en 2022.
En revanche, les secteurs non agricoles ont enregistré une augmentation de 41 000 postes, compensant les 191 000 perdus l’année précédente. Le secteur des services a créé 15 000 emplois, après 164 000, avec des augmentations de 31 000 dans les services sociaux communautaires et de 21 000 dans le secteur de l’hébergement et de la restauration, qui continue sa forte reprise post-pandémique.
Bank Al-Maghrib a enregistré un arrêt de la reprise observée après la pandémie dans le secteur du commerce, avec une perte de 74 000 emplois, la plus élevée jamais enregistrée depuis 1999, tandis que la création d’emplois dans le secteur industriel était limitée à 7 000 postes, contre 28 000 auparavant. Le secteur de la construction et des travaux publics, après une quasi-stagnation en 2022, a vu une augmentation de 24 000 emplois dans les villages.
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