Politique

Les pharmaciens du Maroc dénoncent le « chaos » des compagnies pharmaceutiques

Les pharmaciens marocains, via la Confédération des Syndicats des Pharmaciens du Maroc, ont exprimé leurs préoccupations dans une plainte adressée au Directeur des Médicaments et de la Pharmacie. Ils l’appellent à intervenir concernant la distribution gratuite d’échantillons de substances psychotropes aux médecins, une pratique qu’ils jugent problématique.

La confédération a souligné dans la plainte, dont le journal « Al Omk » a obtenu une copie, que cette distribution par certains laboratoires viole l’article 47 du Code des médicaments et de la pharmacie, loi 17.04, qui stipule que « les échantillons gratuits de médicaments ne peuvent être remis qu’aux professionnels de santé qualifiés pour prescrire, dispenser ou utiliser ces médicaments dans le cadre de leur pratique professionnelle, et ce, dans la limite de deux boîtes par échantillon. Les échantillons doivent correspondre aux produits pharmaceutiques concernés et porter la mention ‘échantillon gratuit, vente interdite’. »

L’article ajoute également qu’il est « interdit de remettre des échantillons de médicaments dans des lieux accessibles au public lors de congrès médicaux ou pharmaceutiques. Il est également interdit de distribuer des échantillons contenant des substances classées comme psychotropes ou stupéfiants, ou relevant en tout ou partie de la législation sur les stupéfiants », selon la source.

La confédération a précisé que ce type de médicaments doit être exclusivement délivré en pharmacie sous certaines conditions nécessitant une ordonnance médicale, et que le pharmacien doit obligatoirement enregistrer ces médicaments dans un registre dédié, des conditions qui ne sont pas respectées dans les cas signalés.

Le Dr. Mohammed Al-Hababi, président de la Confédération des Syndicats des Pharmaciens du Maroc, a confirmé que le secteur est confronté à des problèmes concernant la distribution gratuite d’échantillons de médicaments aux médecins, une pratique menée par certaines compagnies pharmaceutiques et laboratoires qui bafouent toutes les lois régissant la profession, y compris le Code des médicaments et de la pharmacie et le Dahir de 1922.

Al-Hababi a noté que certains laboratoires distribuent ouvertement ces échantillons aux médecins, qui à leur tour les distribuent aux patients, ce qui constitue une violation de l’article 47 de la loi 17.04 et du Dahir de 1922, qui réglemente la délivrance de médicaments liés à des troubles psychiques, neurologiques et mentaux et exige que les pharmaciens dispensent ces médicaments sur la base d’une ordonnance enregistrée dans un registre de substances dangereuses. Tout pharmacien ne respectant pas ces procédures s’expose à de sévères sanctions.

Il a ajouté qu’alors que de nombreux pharmaciens sont emprisonnés au Maroc pour ces erreurs, le chaos règne dans le secteur pharmaceutique, causé par certains laboratoires et certaines compagnies pharmaceutiques qui distribuent ces échantillons sans respecter les conditions de stockage ni les lois en vigueur.

En conclusion, le Dr. Al-Hababi a souligné que la confédération a contacté le ministère de la Santé et le Conseil de l’industrie pharmaceutique pour prendre les mesures nécessaires afin de limiter ce phénomène qui pourrait causer des pertes en vies humaines.

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