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France : Macron entame les négociations pour former un nouveau gouvernement

Le président français Emmanuel Macron commence ce vendredi, et lundi prochain, à recevoir les présidents des groupes parlementaires et des partis politiques représentés au Parlement, ainsi que les leaders des partis, pour mener une série de consultations visant à former un gouvernement à la lumière des résultats des élections législatives anticipées récentes.

L’Élysée a indiqué que le président de la République souhaite un « dialogue sincère et honnête », considérant que « la décision de nommer un nouveau Premier ministre sera prise en fonction de ces consultations et de leurs conclusions ».

La même source a ajouté que « les Français ont exprimé lors des élections législatives anticipées de juillet un désir de changement et d’une large union. C’est pourquoi le président espère, à travers ces consultations, aller vers la formation de la plus large majorité parlementaire possible et la plus stable au service du pays ».

Les représentants de la coalition de gauche sous la bannière de la « Nouvelle Union Populaire », qui a remporté les élections législatives, seront les premiers à être reçus par le président français ce matin à l’Élysée. Le parti exerce une pression forte pour la nomination de Lucie Castet au poste de Premier ministre, en se basant sur sa majorité relative.

La « Nouvelle Union Populaire » (La France Insoumise – le Parti Socialiste – les Verts – le Parti Communiste) a obtenu 184 sièges à l’Assemblée nationale, auxquels s’ajoutent les 10 sièges remportés par des candidats indépendants de gauche. En tout, la gauche dispose donc de 194 sièges à la nouvelle Assemblée nationale, un chiffre éloigné de la majorité absolue, soit 289 sièges sur 577.

Le camp centriste du président Emmanuel Macron (La République en Marche – Modem – Horizons et autres) arrive en deuxième position avec 166 sièges. Le parti « Rassemblement National » d’extrême droite et ses alliés ont obtenu 143 sièges. Cela signifie qu’aucun des trois blocs ne pourra former un gouvernement majoritaire et qu’ils auront besoin du soutien d’autres groupes pour adopter des législations.

Face à la réticence de Macron à nommer un Premier ministre issu de la coalition de gauche, le Parti « La France Insoumise », force principale au sein de la « Nouvelle Union Populaire », intensifie ses pressions en menaçant d’engager une procédure de destitution du président pour son « coup de force contre la démocratie » et son refus de se conformer aux résultats des urnes, en désignant Lucie Castet comme candidate de la gauche.

Cette dernière, qui sera présente ce vendredi à l’Élysée, a publié jeudi une lettre ouverte, dans laquelle elle et les dirigeants de la « Nouvelle Union Populaire » ont dénoncé la « négligence grave et préjudiciable du président de la République ». Ils ont écrit que « le président de la République temporise au lieu de tirer les conclusions de ces élections législatives anticipées ». Lucie Castet a affirmé qu’elle est prête à diriger un gouvernement de coalition et qu’elle est confiante dans sa stabilité.

Macron avait écarté cette hypothèse dans une interview télévisée le 23 juillet dernier. Il semble que le président cherche à trouver une personnalité lui permettant de former un gouvernement de coalition et d’éviter une cohabitation potentiellement houleuse avec la gauche qui propose Lucie Castet comme Premier ministre.
Pour ce faire, des personnalités et des leaders du camp présidentiel ne cessent depuis plusieurs semaines de courtiser la droite gaulliste conservatrice, représentée par le parti « Les Républicains » qui a remporté 65 sièges. D’autres figures ont même demandé de « tenter de parvenir à une coalition majoritaire relative » sans les partis « La France Insoumise » et « Rassemblement National ».

Le pays vit depuis plus d’un mois et demi sous un gouvernement intérimaire après que le président Macron a dû accepter la démission du gouvernement de Gabriel Attal, suite à la perte de la majorité de son camp à l’Assemblée nationale. Le quotidien « Le Monde » a appelé dans un éditorial le président Macron à « cesser de gagner du temps, écouter les électeurs français et nommer un Premier ministre reflétant leurs choix ». Le journal a averti que « la patience des Français est en train de s’épuiser »

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