Politique

Michel Barnier, premier ministre, une nomination qui pourrait redéfinir la politique française envers le Maroc et l’Algérie

Un souffle d’approbation a parcouru l’Élysée, tandis que la tension montait du côté du Nouveau Front Populaire. Après des semaines de pourparlers, de consultations à huis clos, de conversations téléphoniques et de manœuvres en coulisses, Emmanuel Macron a tranché : Michel Barnier est nommé Premier ministre.

Cette nomination, qui a pris de court de nombreux analystes tant en France qu’à l’étranger, pourrait avoir des répercussions significatives sur les relations entre la France et les pays du Maghreb, en particulier le Maroc et l’Algérie.

Dans une déclaration à “Al Oamk fr” Mustapha Tossa, un journaliste franco-marocain et politologue a déclaré : “ Emmanuel Macron, a annoncé hier, la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre. Cette décision, qui surprend de nombreux observateurs en France comme à l’international, pourrait avoir des implications importantes pour les relations entre la France et les pays du Maghreb, notamment le Maroc et l’Algérie.”

Tossa a souligné qu’en matière de la délicate question du Sahara, Michel Barnier a systématiquement prôné une solution politique négociée, alignée sur les résolutions des Nations Unies. Son soutien à l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui est en parfaite cohérence avec la position traditionnelle de l’Union européenne.

Il a ajouté que cette approche contraste fortement avec celle d’Emmanuel Macron, qui s’est récemment engagé de manière hâtive en faveur de la souveraineté marocaine sur ce territoire. La nomination de Barnier pourrait donc marquer un retour à une politique plus équilibrée de la France sur ce dossier, potentiellement en phase avec les attentes de certains pays du Maghreb, notamment l’Algérie.

En effet, Michel Barnier a toujours adopté une position active dans les relations entre Paris et Alger. En tant que ministre des Affaires étrangères, Barnier fut l’un des premiers hommes politiques à reconnaître la responsabilité française dans le massacre de Sétif. Dans une interview en 2005, il déclare qu’il est essentiel, pour construire un avenir commun, que nous parvenions à examiner ensemble le passé, afin de dépasser les pages les plus douloureuses pour nos deux peuples. Cela implique d’encourager les historiens, des deux côtés, à travailler ensemble, sereinement, sur ce passé partagé.

Tossa a affirmé qu’Emmanuel Macron traverse une phase délicate de son second mandat, caractérisée par une période d’incertitudes pour la France. Le retard de cinquante jours dans la nomination d’un Premier ministre ne se résume pas à un simple caprice présidentiel visant à imposer son propre rythme à la vie politique française. Il est le reflet d’une situation complexe et inextricable issue des récentes élections législatives, où, au lieu de la clarté recherchée, le président a été confronté à une complication accrue.

Il a conclu que Macron ne se représentera pas pour un troisième mandat en 2027. Quelle que soit la personnalité qui succédera à Gabriel Attal, en l’occurrence Michel Barnier, il n’y aura ni cohabitation conflictuelle ni rivalité exacerbée entre les deux têtes de l’exécutif. Michel Barnier sera chargé de la gestion des affaires de l’État, tandis qu’Emmanuel Macron se concentrera sur l’achèvement de son mandat et sur la marque qu’il souhaite laisser dans l’histoire. Ainsi, l’un devra faire face aux réalités concrètes du pouvoir, tandis que l’autre s’attardera sur les dimensions symboliques de son héritage. Deux défis aux enjeux fondamentalement distincts.

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