Dans la tourmente des inondations, le ministère de l’agriculture dilapide des millions pour une campagne de communication (document)

Dans les méandres d’une crise sans précédent, où les flots tumultueux ont dévasté le Sud-Est de notre Royaume, se dresse un paradoxe saisissant, fruit d’une décision ministérielle pour le moins intrigante. Alors que les palmiers majestueux ploient sous le joug des eaux déchaînées et que les oasis, jadis havres de verdure, se muent en vestiges désolés, une volonté politique inattendue émerge, telle une énigme dans ce tableau de désolation.
Le ministre de l’Agriculture, gardien présumé de nos terres nourricières, Mohamed Sadiki, a choisi, par le truchement de l’Agence de Développement Agricole, de dilapider des millions de dirhams de son ministère dans une campagne de communication numérique pour le compte d’une entreprise.
Dans le cadre d’un contrat référencé 2024/24/ADA, l’Agence de Développement Agricole a alloué la somme de 981.960 dirhams, soit près de 10 millions de centimes, à une campagne de communication digitale sur les produits du terroir marocain, une initiative qui ne sera probablement perçue que par le ministre et les employés de son ministère.
Au lieu de réorienter ces ressources vers des terres assoiffées de soutien, vers des agriculteurs aux mains calleuses et aux espoirs brisés, le ministère s’obstine dans une chorégraphie médiatique aussi coûteuse qu’éthérée.
En parallèle, les prix des denrées locales s’envolent, narguant les promesses d’une politique de développement qui semble avoir perdu son cap dans la tempête économique. Les Marocains, spectateurs impuissants de cette valse budgétaire, voient leur pouvoir d’achat s’éroder, tandis que les produits tant vantés par cette campagne virtuelle s’éloignent inexorablement de leur portée.
Cela donne une image surréaliste d’une nation où les pixels semblent avoir plus de valeur que les palmiers, où les algorithmes prennent le pas sur les systèmes d’irrigation, et où la communication virtuelle éclipse la réalité tangible d’un pays en quête d’une renaissance agricole. Dans ce théâtre de l’absurdité administrative, on ne peut s’empêcher de se demander si les fruits de cette campagne numérique seront aussi amers que ceux qui pourrissent actuellement dans les champs inondés du Sud-Est du Maroc.
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