Le Maroc Mise sur l’Économie Sociale et Solidaire : Un Secteur « Richesse » au Cœur des Politiques de Développement (vidéos)

Le Maroc réaffirme son engagement en faveur de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), un secteur qualifié de « véritable richesse » et de levier essentiel pour le développement inclusif. Lors de l’ouverture de la 5ème Conférence Nationale sur l’ESS, tenue les 17 et 18 juin 2025 à l’Université Mohammed VI Polytechnique de Ben Guerir, les hauts responsables gouvernementaux ont souligné la nécessité d’une nouvelle dynamique pour ce secteur vital.
L’ESS, une « richesse » nécessitant un cadre légal structurant
Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la conférence a réuni 1200 participants, dont 100 experts et des délégations de 21 pays. Dans son allocution d’ouverture, M. Lahcen Saâdi, Secrétaire d’État chargé de l’Économie Sociale et Solidaire, a insisté sur l’importance de ce secteur comme « véritable richesse » et a souligné qu’il était « grand temps de mettre en place un cadre juridique structurant ».
M. Saâdi a interprété le Haut Patronage Royal comme un signe fort de la place qu’occupe l’ESS au Maroc, ainsi que les acteurs qui l’animent – décideurs, élus et administrateurs. Il a souligné que cet appui Royal constitue un puissant moteur pour poursuivre les efforts visant à faire de l’ESS un véritable levier de développement.
Placée sous le thème : « L’Économie Sociale et Solidaire et le Développement Territorial : Vers une nouvelle dynamique de convergence des politiques publiques », la conférence, organisée par le Secrétariat d’État chargé de l’ESS, vise à forger une vision intégrée et efficace. Selon M. Saâdi, ce thème reflète l’ambition collective de renforcer la coordination entre les diverses parties prenantes et de mobiliser les ressources et opportunités disponibles pour soutenir les activités du secteur.
La conférence représente une plateforme d’échange et de dialogue, propice à l’émergence de recommandations concrètes et applicables qui consolideront la place de l’ESS dans les politiques publiques et en feront un instrument de développement global et durable, particulièrement au niveau territorial.
Le Secrétaire d’État a également mis en exergue l’importance de renforcer le cadre juridique et réglementaire de l’ESS, y voyant un moyen de créer des pôles territoriaux régionaux modèles. Ces pôles contribueraient à encadrer et développer les initiatives socio-économiques solidaires, en parfaite harmonie avec les grandes orientations nationales.
L’ESS, pilier de la vision Royale et moteur de transformation
De son côté, M. Aziz Akhannouch, Chef du Gouvernement, a réaffirmé, lors de la séance d’ouverture, l’importance primordiale que Sa Majesté le Roi Mohammed VI accorde au secteur de l’ESS. Il a insisté sur le rôle crucial des coopératives, véritable « nerf » de ce secteur, les décrivant comme le « berceau des entreprises et sociétés » et le point de départ de la transition de l’économie informelle vers l’économie organisée.
M. Akhannouch a souligné que le thème de la conférence est en parfaite adéquation avec « les efforts du gouvernement pour réaliser un bond qualitatif dans ce domaine ». Il a rappelé que son gouvernement, depuis son installation, œuvre à une transformation durable de l’ESS, reconnaissant son rôle dans la préservation de l’identité culturelle, la valorisation du patrimoine civilisationnel et des potentialités régionales, en totale cohérence avec la vision Royale clairvoyante.
Le Chef du Gouvernement a mis en lumière le rôle central de l’ESS dans le renforcement du tissu économique national et comme levier de développement inclusif et durable, garantissant la justice territoriale et sociale. Il a souligné que les valeurs de solidarité et d’entraide, profondément enracinées dans la société marocaine, ne sont pas seulement un héritage social, mais aussi un fondement solide pour bâtir un modèle de développement juste et équitable, capable d’intégrer toutes les catégories sociales dans la vie économique et sociale.
M. Akhannouch a appelé à poursuivre les investissements dans les potentialités du secteur, notamment en soutenant les coopératives et les entreprises sociales, en valorisant les produits locaux, en améliorant la qualité et la commercialisation, et en s’ouvrant aux marchés mondiaux. Il a insisté sur l’enjeu de renforcer la compétitivité du secteur par le développement du capital humain et l’encouragement de l’innovation.
CAN 2025 et Mondial 2030 : Une « opportunité exceptionnelle » pour l’ESS et l’artisanat
Intervenant également lors de cette séance d’ouverture, Mme Fatim-Zahra Ammor, Ministre du Tourisme et de l’Économie Sociale et Solidaire, a affirmé que l’organisation par le Maroc de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en 2025 et de la Coupe du Monde en 2030 représente une « opportunité exceptionnelle » pour la promotion de l’artisanat et des coopératives.
Mme Ammor a révélé que « l’objectif ambitieux est d’atteindre aujourd’hui une contribution du secteur de 8% au Produit Intérieur Brut (PIB) ». Elle a souligné que ces événements sportifs majeurs « renforcent les activités des coopératives et contribuent à la promotion de l’artisanat et du tourisme ». Pour réaliser cette ambition, la ministre a insisté sur « l’engagement de tous les acteurs », affirmant aux partenaires que « le Maroc est prêt à partager toutes ses expertises et expériences sur le terrain ».
Une approche équilibrée pour un développement durable
M. Hicham El Habti, Président de l’Université Mohammed VI Polytechnique, a affirmé que le développement durable ne peut être atteint que par un modèle économique qui équilibre justice, répartition des richesses et innovation, en s’appuyant sur des solutions territoriales émanant de la réalité locale. Il a souligné que l’ESS incarne cette approche en réhabilitant la dimension sociale dans l’équation économique et en s’ancrant dans une solidarité intergénérationnelle et interculturelle, ce qui en fait un outil central pour l’équilibre régional et la dignité humaine.
M. El Habti a noté que l’approche moderne de la croissance ne se limite plus aux chiffres et indicateurs quantitatifs, mais se concentre désormais sur le sens et l’impact. Il a considéré que l’espace territorial doit être un lieu de dialogue partagé, et non un simple terrain d’application des politiques.
Faits et chiffres clés du secteur : vers un cadre légal intégré
Un film documentaire projeté lors de la séance d’ouverture a mis en lumière l’évolution de l’ESS au Maroc. Le Secrétariat d’État chargé de l’ESS a révélé que le secteur compte plus de 61 000 coopératives regroupant près de 800 000 coopérateurs, dont environ 8 000 coopératives féminines. S’y ajoutent plus de 262 000 associations, 63 mutuelles et 11 associations de microcrédit. L’annonce d’un projet de loi-cadre pour l’ESS vise à établir un modèle intégré, participatif et structuré.
Le documentaire a également souligné la vision Royale qui a fait de ce secteur un espace de solidarité, de travail et de dignité, affirmant la cohérence de l’approche marocaine avec la résolution onusienne de 2023, qui a adopté l’ESS comme pilier du développement durable, et avec la proclamation de 2025 comme Année Internationale des Coopératives.
En parfaite conformité avec les recommandations du Nouveau Modèle de Développement, le documentaire a mis en évidence que le gouvernement a accordé une place de choix à ce secteur dans sa vision d’établir un État social et une économie juste et équilibrée, investissant dans les compétences locales et renforçant l’intégration économique et sociale.
Les composantes de la stratégie décennale ont été également présentées, basées sur les principes de partenariat, d’autonomisation et d’intégration régionale, afin de soutenir les acteurs du secteur et d’ouvrir de nouvelles perspectives pour les entreprises sociales. Des initiatives d’accompagnement telles que le programme national « Maâzara », l’organisation de foires régionales et de marchés mobiles, ainsi que la formation continue, ont été soulignées, visant à créer un écosystème intégré contribuant à renforcer les opportunités d’emploi, la commercialisation des produits locaux et l’expansion de l’activité sociale.
La conférence marque une étape cruciale pour l’élaboration de solutions concrètes aux défis du secteur et incarne une volonté commune de promouvoir l’ESS pour un développement inclusif et durable. Des accords de partenariat avec divers ministères et organismes ont été signés, et des sessions de discussion, ateliers et conférences internationales sont prévus, axés sur l’autonomisation de l’ESS au service du développement durable.
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