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Donald Trump et la réforme de l’ONU Pour quel avenir ?

Avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, en s’inspirant du modèle de la Société des Nations, les Alliés de mettre sur pied une organisation capable d’assurer la paix et la sécurité internationales. C’est dans cet esprit que la Charte des Nations Unies est adoptée lors de la Conférence de San Francisco, et que l’ONU voit le jour le 24 octobre 1945, avec Trygve Lie comme premier Secrétaire général.

L’ONU, c’est 193 Etats dans le monde (à l’exception du Vatican) qui œuvrent quotidiennement pour maintenir la paix, la sécurité internationale. Protéger les droits de l’homme, fournir de l’aide humanitaire.

Promouvoir le développement durable et garantir le droit international. L’ONU incarne le multilatéralisme. Grace à elle, au plan mondial, le nombre de personne vivant dans une extrême pauvreté a diminué de plus de moitié. Passant de 1.9 milliard en 1999 à 836 millions en 2015.

Les buts de l’ONU, énoncés dans la Charte, sont de maintenir la paix et la sécurité internationales, de développer entre les Etats des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droits des à disposer d’eux-mêmes de réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d’ordre économique, social, intellectuel et humanitaire et en développant le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et de constituer un centre ou s’harmonisent les efforts des Etats vers ces fins communes. Cette tâche est colossale, mais les Etats sont décidés à préserver les générations futures de la guerre.

Les progrès ont essentiellement eu lieu depuis 2000. Cependant cette organisation universelleapparait « inaudible ». dépassé par les Etats. Comment expliquer cette terminologie à son égard ?

Le président américain a présenté  ( 18 septembre 2017) une déclaration politique en faveur de la réforme des Nations Unies. Elle recoupe en partie le projet porté par son Secrétaire général.

Sur les 193 pays membres que comptent les Nations Unies, 126 ont signé lundi la déclaration politique des Etats-Unis engageant l’institution à se réformer. Un petit succès pour Donald Trump, qui a agrémenté l’événement d’un court discourt au coté du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Depuis son investiture, le locataire de la Maison Blanche n’a pas caché sa volonté de voir l’ONU se réformer afin qu’elle soit plus efficace et coute moins cher.

A l’heure actuelle, les Etats-Unis sont le premier contributeur financier à l’Organisation, assurant 28,5%de son budget d’opération de paix estimé à 7,3 milliards de dollars, et 22%de son budget de fonctionnement qui atteint 5,4 milliards de dollars.

Une situation qui déplait fortement à Donald Trump, d’après lequel la quote-partversée par Washington est trop élevée et injustifiée.

La déclaration, qui comprend dix principes généraux visant à rendre l’ONU plus efficace et performante, mais pas de données chiffées sur les efforts à réaliser, a recueilli l’assentiment de 126 pays dont la Belgique, présents à des niveaux divers (chefs d’Etat, ministres, hauts fonctionnaires). Les 67 pays n’ayant pas signé le texte ont été appelés à le faire par l’ambassadrice américaine auprès des Nations Unies, Nikki Haley.

La déclaration insiste sur la responsabilité du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans la réforme. Ce dernier a promis dans la foulée du président américain que l’Organisation allait faire davantage pour les peuples et moins sur les procédures.

Antonio Guterres ne peut qu’être d’accord. Dans la droite ligne des critiques qu’il formulait lorsqu’il se travail à la tête du Haut-Commissariat aux réfugiés, de 2005 à 2015, l’ancien Premier ministre portugais a défendu une ONU du XXI siècle qui se concentre « plus sur les gens et moins sur  la marche à suivre, plus sur les résultats pour les plus pauvres et les exclus et moins sur la bureaucratie ».

Derrière de grands principes, les divergences sont pourtant nombreuses entre le président et le secrétaire général. Le premier s’est fait le chantre de l’unilatéralisme et du deal., quand le second défend logiquement le multilatéralisme, au fondement de son institution. Trump souhait des réformes structurelle pour baisser la contribution américaine aux différents budgets onusiens, quand Guterres n’a qu’une seule fin, celle d’une plus grande efficacité et d’une plus grande souplesse.

Donald Trump avait ainsi décrit sur Twitter, l’ONU comme « un club ou les gens se rassemblent, bavardent, et passent du bon temps ».

Joignant les actes à la parole de son supérieur, l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU Nikki Halley se réjouissait ainsi en juin de la réduction d’un demi-milliard de dollars du budget des opérations de la paix. Elle avait même ajouté que ce n’était (que le début).

Les exigences américaines viennent en effet croiser les économies identifiées par Guterres, notamment en ce qui concerne le parc aérien de l’ONU, dont il juge pouvoir améliorer la gestion. La technique qu’il adopte pour échanger avec Trump est d’ailleurs la même que celle d’Emmanuel Macron.

A cela s’ajoute les jeux égoïstes des Etats qui paralysent l’institution. Rien que pour le conflit syrien, la Russie a opposé six fois son veto aux propositions, pour défendre son allié Bachar el Assad. Tout cela passant outre les catastrophes humanitaires de la guerre et la crise  des migrants.

Cela soulève la problématique de la représentativité du Conseil de l’ONU. Les 5 pays membres permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, et France), correspondent-ils encore à la réalité géopolitique du XXIèmesiècle ? le G4 (Inde, Allemagne, Japon et Brésil), ne perd pas l’occasion pour souligner que la réalité du monde n’est plus celle de l’après-guerre. Les données géopolitiques ont changé. Le continent africain n’est lui-même pas représenté.

La 73éme Assemblée générale des Nations Unies débute ce 25 septembre 2018 à New-York. Avec de nombreux dossiers et de questions. Le monde ira-t-il vers plus de chaos ou de stabilité ? les Etats-Unis qui se trouvent hasard du calendrier, à assurer la présidence du Conseil de sécurité, vont-ils contribuer à désamorcer les conflits dans le monde ou, au contraire, souffler sur les braises ?

Les Etats-Unis, forts de leur prétention à exercer un leadership mondial, font de plus en plus cavalier seul, loin du « multilatéralisme fort » qu’Emmanuel Macron appelle de ses vœux, du moins quand il rencontre Vladimir Poutine. En un an, Washington s’est ainsi retiré de l’accord de Paris sur le climat de 2015, de l’accord sur le nucléaire iranien, du pacte mondial sur la migration, de l’UNESCO et du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU…

Notamment, le conseiller à la sécurité national américain John Bolton s’en est en outre pris à un autre symbole, la cour pénale internationale. Les Etats-Unis ont également, depuis un an, échaudé leur alliés ; Donald Trump a vivement mis en cause l’OTAN et la diplomatie américaine, et tordu le bras aux Européens pour qu’ils se joignent aux sanctions contre l’Iran.

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