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Al Akhdar Bank retenue comme dépositaire de la première émission de sukuks souverains

C’est Al Akhdar Bank, filiale du groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM) et de la Société islamique pour le développement du secteur privé (ICD PS), qui a été désignée en tant qu’établissement dépositaire pour accompagner la première émission de sukuks souverains au Maroc qui a eu lieu le 05 octobre.

Selon un communiqué diffusé par la banque ce dimanche et relayé par la MAP, cette banque participative sera tenue de garder et de conserver les actifs du Fonds de Titrisation qui va émettre les premiers certificats de “Sukuks” au Maroc, sous forme de Sukuks Ijara.

Al Akhdar Bank a été sélectionnée comme seul dépositaire du fonds Sukuk, suite à un appel d’offres restreint, explique la même source. Et de préciser que ce dernier a été lancé par Maghreb Titrisation et a vu la participation de plusieurs banques participatives.

Une évaluation technique des capacités organisationnelles et humaines des banques en concurrence et plus spécifiquement de l’organisation de leur activité dépositaire et des moyens humains et techniques qu’ils y ont alloué a valu à Al Akhdar Bank de se démarquer. D’après la même source, son offre été ”à la hauteur des exigences pour cette première émission souveraine”.

A cet effet, elle se voit donc chargée d’assurer la garde et la conservation des actifs du fonds et de ses compartiments, ainsi que de la tenue des comptes de paiement qui doivent être ouverts pour tous les compartiments prévus.

Dans son communiqué, cette banque souligne sa volonté de participer activement dans la mise en place d’un écosystème solide pour l’industrie de la finance participative. Et d’annoncer son ambition d’étendre ses activités “pour accompagner l’essor prévu des instruments de placement et d’investissement participatifs au Maroc”.

Considérée comme l’un des instruments financiers pouvant représenter “la meilleure alternative pour la mobilisation de l’épargne à moyen et long terme et des placements des investisseurs à la recherche d’instruments conformes aux principes de la finance participative, l’émission de sukuks est, estime la même source, “fortement attendue par les professionnels de la finance participative”.

Ces certificats, par ailleurs, devraient également être utilisés par les banques participatives et par les compagnies d’assurance Takaful comme instrument de gestion de la liquidité, si leur caractère négociable se confirme après la validation du Conseil Supérieur des Oulémas (CSO).

Cette première émission permettra également, ajoute la même source, de créer un nouveau marché des sukuks et constituera une référence en termes de structuration et de coût de levée de fonds. Ce qui devrait encourager d’autres émetteurs privés à envisager les Sukuks comme instrument alternatif pour diversifier leurs sources de financement.

Al Akhdar Bank, créée en novembre 2017, est dotée de 8 agences bancaires à Rabat, Casablanca, Agadir, Nador, Berkane et Benslimane. Et ce réseau devrait atteindre une quarantaine de points de vente d’ici 2021.

Qu’est ce que les “Sukuks”Dans une étude de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) intitulée “Sukuk, quel potentiel de développement au Maroc?”, reprise par la MAP, les Sukuks sont définis comme des “certificats d’investissement adossés à des actifs spécifiques corporels ou incorporels dont la propriété est transférée au porteur. Ce dernier s’expose ainsi au risque de l’actif et est rémunéré en fonction de ses performances”.

Dans cette étude qui porte sur un échantillon d’émetteurs et d’investisseurs institutionnels marocains, l’AMMC a évalué le potentiel de l’épargne institutionnelle pouvant être drainée par les instruments financiers islamiques.

Ainsi, les résultats ont indiqué que 90% de l’échantillon pourrait envisager d’émettre un Sukuk si le cadre légal et réglementaire au Maroc le permettait, tandis que 62% estime que c’est un instrument complémentaire aux produits de financement déjà existant et 25% le considère comme étant un substitut à l’obligation classique.

L’étude indique également que 50% de l’échantillon choisirait d’émettre des Sukuks à la place d’une obligation classique si les coûts relatifs à chaque instrument étaient identiques, 13% opteraient pour des sukuks sans considération de coût, 92% déclare connaitre la finance islamique et les sukuk et 75% portent un avis positif sur cet instrument en insistant sur son attractivité pour drainer une épargne potentielle non captée par la finance conventionnelle.

 

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