Culture، Slider

Au salon du livre, Zakia Daoud, présente la biographie de Abdallah Ibrahim.

Que peut apporter le livre – biographie de Zakia Daoud sur Abdallah Ibrahim, (1918-2005) l’un des premiers présidents de gouvernement du Maroc indépendant? Il s’agit d’un livre d’une grande utilité historique. Il est probablement le plus éclairant sur une période encore entourée de zones d’ombres, et ce depuis la publication des mémoires de l’ancien leader de l’USFP Abderrahim Bouaâbid.

Dans une ambiance bonne enfant au salon du livre de Casablanca, l’auteure franco – marocaine est venue présenter cette biographie, ainsi que « Les Ait chéris», son excellent roman historique paru l’année dernière (aux Editions du Sirocco. Casablanca) qui tourne autour de la même période historique.

Beaucoup de lecteurs sont, en effet, venus au stand de l’Institut français suivre une discussion riche sur les événements marquants de cette fin des années 50, tels que l’éviction de Abdallah Ibrahim, ou l’interdiction du parti communiste marocain… et oser des comparaisons passionnées avec l’actuel chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, ou encore avec l’ancien président Français Charles de Gaule.

C’est dans une collection ambitieuse intitulée, «L’Histoire des rendez-vous manqués» des éditions « La Croisée des chemins » que le livre de Zakia Daoud est publié. Intitulé sobrement: « Abdellah Ibrahim», cette biographie est la première publiée en français sur ce leader de l’UMT et de l’UNFP, devenu président du Conseil à l’âge de 40 ans.

L’auteure qui a travaillé en tant que journaliste à l’UMT, et publié une dizaine de livres sur l’histoire du Maroc, a connu de prés Abdallah Ibrahim. Sa biographie contient, d’ailleurs, des photographies et des documents d’archives inédits que lui ont cédés la famille Ibrahim. Elle a également tenu à recueillir les témoignages de beaucoup d’acteurs et d’historiens. Précis, dépouillé et fortement documenté, ce livre traque les différentes tapes du parcours de A.Ibrahim: l’écrivain , le leader syndical et l’homme d’Etat. Depuis sa naissance et sa lutte pour l’indépendance à Marrakech, jusqu’à sa consécration à la tête du gouvernement, ses déboires et longues années dans l’opposition, en passant par ses études de philosophie politique à Paris.

Des relations difficiles entre le palais et le gouvernement Ibrahim avaient vite sonné le glas de ce dernier qui n’aura duré qu’une année et demi (De décembre 1958 à mi-1960) emportant avec lui beaucoup d’espoir de réforme et d’union nationale. Il sera renvoyé suite à un «un putsch blanc» sur l’instigation de Hassan II, prince héritier à l’époque. Une éviction qui aura de lourdes conséquences sur le Maroc indépendant, et provoquera des luttes violentes pour le pouvoir durant de longues années.

Que reste il aujourd’hui de Abdellah Ibrahim? Il représente, selon Zakia Daoud, «une autorité morale et une conscience politique », un homme qui a « su résister à l’opportunisme politique» écrit – elle.

A l’ère des fausses nouvelles, et de l’Histoire malmenée par des enjeux et des calculs politiciens, l’histoire et la littérature sont, plus que jamais, interpellées pour jouer un rôle essentiel, celui de comprendre et de progresser. C’est un livre essentiel pour comprendre une page importante de l’histoire nationale.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *