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Vendredi III : l’Algérie en marche pour tourner la page Bouteflika et du régime

L’Algérie s’apprête à vivre ce vendredi 08 mars l’acte III de sa grande protestation nationale pacifique contre le 5e mandat de Abdelaziz Bouteflika et pour un changement de régime. Pour le troisième vendredi consécutif, des centaines de milliers d’Algériens se sont donnés, à nouveau, le mot sur les réseaux sociaux pour sortir dans la rue réaffirmer leur opposition à une nouvelle mandature pour le président sortant. Ils sortent également pour marquer leur refus d’un retour en arrière à travers des manoeuvres visant à circonscrire la souveraineté populaire.

Hospitalisé aux Hôpitaux universitaires de Genève depuis le 24 février dernier, Abdelaziz Bouteflika, a quand même, présenté son dossier de candidature le 03 mars dernier via son nouveau directeur de campagne Abdelghani Zaalane. Il a même envoyé un message à l’occasion de la fête des femmes pour mettre en garde contre le chaos et la récupération du mouvement de rue.

Mais ceux qui pariaient sur une fin de partie en actant la candidature de Abdelaziz Bouteflika ont quand même déchanté. Le soir même du dépôt du dossier de candidature de Bouteflika au conseil constitutionnel, durant la nuit du dimanche 03 mars au Lundi 04 mars, des jeunes Algériens ont envahi les grandes villes du pays. Une réponse dans la nuit-même, restée au grand soulagement de tous, pacifique et sans débordements. Seules les parties glorieuses de football, sans connotation politique, avaient drainés jusque-là des manifestations de nuit.

Soulagement général que cela se soit passé dans le calme mais également confirmation de la grande détermination des jeunes du pays à tourner la page Bouteflika. Les étudiants et les avocats ont pris immédiatement le relais pour marquer ce refus de tout passage en force pour un mandat qu’ils considèrent illégal au plan du droit et attentatoire à la dignité des Algériens.

Cette détermination provoque des fissures béantes dans le bloc, jusque-là compact, des des partisans du 5e mandat : l’organisation des moudjahidine, les Malgaches, les enfants de chouhadas, certains parlementaires du FLN et même dans le FCE de Ali Haddad et l’UGTA de Sidi Saïd.  Beaucoup quittent le navire devant la force des démonstrations populaires.

Ces défections suscitent aussi des doutes sur leur sincérité. Des analystes y voient la preuve qu’au sein du régime, certains ont pris acte de l’impossibilité politique d’un Bouteflika V et se cherchent un plan B. Le refus de Ali Ghediri de se retirer de la course, malgré des défections significatives auprès de ses partisans, dont Me Mokrane Ait Larbi, son directeur de campagne, alimente ce type de lectures.

La marche d’aujourd’hui sera l’occasion aux Algériens d’affirmer leur détermination de ne pas se contenter du rejet du cinquième mandat mais d’aller au-delà et de créer les conditions nouvelles où la dévitalisation de la République en une forme de monarchie ne sera plus possible. Dans la tête des Algériens, Bouteflika V c’est fini, le but est de refuser, pacifiquement, un sursis à un régime qui s’est octroyé le pouvoir exorbitant d’agir en dehors de la Constitution.

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