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Le monopole de Maroc Telecom entrave le développement d’internet, selon la Cours des comptes

La Cours des comptes a estimé dans un nouveau rapport intitulé « Evolution des services publics en ligne » que le monopole exercé par Maroc Telecom sur l’ADSL constitue un obstacle pour le bon développement du services des télécommunications et de l’internet au Maroc.

Soulignant que l’évolution de l’infrastructure de la ligne fixe reste limitée, le rapport révèle que les changements importants survenus dans le secteur des télécommunications sont principalement dus au développement du marché de la téléphonie et de l’Internet mobile, alors que le nombre d’abonnés au téléphone fixe est passé de 1,5 million d’abonnés en 1999 à environ 1,8 million. 2017, soit une hausse de 20% seulement en 18 ans.

« Il apparaît ainsi que le développement des infrastructures du réseau fixe est limité, estime le rapport. Or, c’est à travers ces infrastructures que passe le plus gros volume des données de par le monde ». Le rapport souligne, en effet, que l’internet haut débit est le principal moyen d’utilisation d’internet dans les pays développés, en particulier les réseaux à large bande, très usités par les moyennes et grandes entreprises. La Cours a noté que, bien que l’ANRT, ait souhaité développer des réseaux à large bande, notamment sur la fibre optique, «aucun évolution significative n’a été observée dans ce domaine».

Au Maroc, 94 pour cent des clients utilisent, ainsi, le service Internet mobile, tandis que l’ADSL, détenu à 99,98% par Télécom Maroc, ne bénéficie qu’à 7%. « Les technologies autres que le mobile ne profitent pas du même niveau d’évolution, de concurrence et de promotion, ajoute le Rapport. Malgré leur introduction depuis 2005, la mise en œuvre de certains leviers de régulation, comme le dégroupage, la co-localisation et le partage des infrastructures, connaissent toujours des problèmes opérationnels et tardent à produire les effets escomptés sur le secteur » à cause du monopole.

Pour revitaliser le secteur et améliorer son cadre juridique et réglementaire, une nouvelle loi sur les télécommunications a été promulguée, mais avec beaucoup de retard, en 2019, soit cinq années après son adoption en Conseil des ministres.

Les indicateurs EGDI, NRI et IDI montrent, selon le rapport, que les réseaux d’internet fixes et à large bande restent relativement faibles et qu’ils n’ont pas changé au cours des cinq dernières années, contrairement au téléphone mobile. Ils montrent également que la qualité de l’internet sur le réseau mobile est meilleure que celle de l’Internet fixe.

S’agissant des tarifs, le Conseil rappelle que le rapport de l’ANRT de 2016 indiquait que la facture mensuelle moyenne des abonnés à l’Internet mobile était de 17 dirhams contre 97 dirhams pour le fixe ce qui confirme le coût élevé de ce dernier. Le rapport reproche, par ailleurs, à l’ANRT de ne mesurer la qualité des services internet au Maroc que pour les réseaux mobile, alors que celle d’internet via le réseau fixe n’est mesurée, sauf lorsque les clients déposent des réclamations.

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