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La question migratoire au Maroc: « s’enrichir sans hypothèque l’avenir du pays ».

Le professeur Mohamed Khachani a appelé la Commission du nouveau modèle de développement à se pencher sur la question de la migration, notamment celle des diplômés, vers l’étranger qui touche environ 42 % de la population. Selon cet expert, ce phénomène qui « hypothèque l’avenir du pays »  engendre des conséquences négatives qui se traduisent par un manque de cadres scientifiques et par un cout élevé pour le budget de l’Etat. Des estimations officielles indiquent, en effet, que la formation d’un médecin ou d’un ingénieur coute au contribuable entre 500 mille et un million de DH.

Estimant que la Maroc a une politique migratoire mais manque de stratégie dan ce domaine, Mohamed Khachani invite la dite Commission à réfléchir aux  conditions idoines permettant aux cadres formés au Maroc et qui veulent immigrer et ceux qui vivent à l’étranger de venir investir dans leur pays.

Lors d’une conférence autour de son livre « La question migratoire au Maroc », le professeur a cependant tenu à faire une distinction entre les marocains qui ont une vrai intention d’immigrer (9 %) et ceux qui en ont une faible intention (33 %). Pour rappel, le nombre des marocains résidants à l’étranger (MRE) est estimé à 5 millions.

Saluant la politique migratoire et la vague de régularisation des immigrants initiée par le Maroc, le professeur estime qu’il s’agit d’un facteur d’enrichissement culturel (21% des immigrés régularisés ont des diplômes universitaires) qui aura des conséquences positives. Il contribuera, d’après lui, à combler le déficit d’emploi dans des secteurs comme le bâtiment ou l’agriculture et participera à résoudre le problème de vieillissement de la population. Le nombre des immigrés résidant au Maroc est estimé à 100 mille représentant 16 nationalités.

Concernant la participation politique, l’auteur estime la Constitution de 2011 est « une grande avancée dans la défense des droits des immigrés ». Mais il appelle à permettre aux MRE de participer aux élections législatives, estimant que «Les questions techniques » avancées par les autorités pour leur interdire ce droit « ne tiennent pas ». Il estime, également, qu’il faut accorder le droit de vote aux élections locales aussi bien pour les immigrés que pour les émigrés.

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