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Crise du Coronavirus, Polémique autour des établissements d’enseignement privé

Une vague de colère et de condamnation a envahi les réseaux sociaux suite à l’appel lancé au gouvernement par trois associations représentant les établissements d’enseignement privé pour leur accorder des avantages financiers pour faire face à la crise du Coronavirus. «Ils sont sortis du consensus national » et « montré leur opportunisme » lit – on, notamment, dans ces commentaires très critiques envers « l’alliance de l’enseignement privé au Maroc », « la conférence des grandes écoles », et « la fédération marocaine de l’enseignement et de la formation privée ».

Sur sa page Facebook, l’ancien parlementaire du parti de l’Istiqlal Adil Benhamza, a ainsi critiqué l’égoïsme, « la légèreté et le manque de responsabilité dont ont fait montre ces représentants de l’enseignement privé » alors que «tout le pays est en crise et en quête d’une mobilisation générale pour prendre conscience des dangers et pour que l’on mobilise les ressources nécessaires». Soulignant « la précarité que vivent certaines couches sociales ayant perdu leurs ressources dés hier soir et qui doivent être soutenu urgemment», il estime que « l’enseignement privé a accumulé des milliards de profits du fait de la crise de l’enseignement public. Aujourd’hui il doit être l’un des premiers contributeurs au Fonds pour la gestion du Coronavirus ». Pour Benhamza « le mois de mars a déjà été payé par les parents d’élèves et nombreux sont ceux qui, comme moi, n’ont d’ailleurs jamais songé à arrêter de payer par patriotisme et solidarité avec la famille de l’éducation du privé, et ce même si les cours devaient être suspendus jusqu’à la fin de l’année». Il a appelé «les honnêtes investisseurs de ce secteur» à désavouer ceux qui on lancé ces « fausses » doléances.

Loubna Al Joud, professeur de langue arabe à Marrakech a, pour sa part, écrit sur Facebook : « Personnellement, je n’apprécie guerre les gens de l’enseignement privé … mais avec ces doléances là ils ont aggravé leur cas ! » Et d’ajouter :« les écoles privées ont lancé les cours à distance, et tous les parents paieront leurs mensualités normalement. Des cours qui, d’ailleurs, ne sont pas accessibles aux écoliers qui sont pauvres. On doit avoir une adresse électronique et un mot de passe et, si on ne paie pas, on ne peut pas y accéder ».

Le conseiller communal Abdeljalil El Moudden a critiqué un « signe de stupidité, de non-patriotisme, et d’opportunisme, alors que le blogueur Abdellah Lamine a écrit avec sarcasme: «Messieurs les patrons des établissements d’enseignement privés, on s’attendait à ce vous contribuiez à la caisse, mais en vérité vous voulez la caisse ! Vous avez été pris la main dans le sac».

Le chercheur en sciences politiques Ali Fadili souligne que «Des années durant, les écoles privées ont laissé les Marocains exsangues tout en payant de maigres salaires à leurs employés. Des salaires qui n’atteignant même pas le SMIG appliqué dans le secteur public ».

Dans le même sillage, Abdelouahed Echchafaki Conseiller communal à Marrakech a écrit : « Messieurs les patrons des écoles privés, vous avez demandé de l’aide de peur d’être touché par la crise alors que moi cela fait 20 ans que je tiens le coup en continuant à vous payer. Vous n’avez pas pu patienter ne serait ce qu’un mois ! Et que dire alors des pauvres gens».

Pour rappel les trois associations de l’enseignement privée avaient fait savoir dans un communiqué conjoint mercredi, qu’ils se sentaient vulnérables et « menacés de faillite ». Ils ont alors demandé au gouvernement, notamment, de payer les salaires de leurs enseignants au cas où les parents arrêteraient de payer les écoles suite à leur fermeture et de leur accorder des délais pour le paiement des prestations sociales et des impôts ».

 

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