Crise des facultés de médecine : 27 étudiants poursuivis en justice après des manifestations réprimées

Le Ministère public général a décidé de poursuivre l’ensemble des 27 étudiants en liberté provisoire, sous les chefs d’accusation d’insubordination et de non-obtempération aux ordres de l’autorité, ainsi que de rassemblement non autorisé. La première audience du procès a été fixée au 23 octobre prochain.
Ce vendredi, 27 étudiants en médecine de Rabat ont été présentés devant le parquet général, suite à leur arrestation la veille lors de manifestations appelées par le Comité national. Ils étaient assistés d’une trentaine d’avocats, menés par le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Rabat.
Le Comité avait révélé jeudi qu’au moins 28 étudiants en médecine avaient été arrêtés avant d’être relâchés, pour leur participation aux manifestations devant les hôpitaux universitaires le jeudi. Le Comité avait appelé à l’organisation de ces rassemblements et exhorté tous les étudiants en médecine, pharmacie et médecine dentaire, ainsi que leurs professeurs, l’ensemble du personnel de santé et la communauté étudiante en général, à y participer pour dénoncer le traitement infligé aux futurs médecins le mercredi précédent.
En outre, les forces de sécurité de Rabat étaient intervenues avec vigueur le mercredi précédent pour empêcher un sit-in d’étudiants en médecine devant la Faculté de Médecine et de Pharmacie de la capitale, provoquant des évanouissements et des blessures parmi les étudiants. Plusieurs manifestants avaient subi des blessures et des pertes de conscience lors de cette intervention policière visant à disperser leur rassemblement à Rabat, en présence de dizaines d’étudiants accompagnés de leurs parents, venus exprimer leur plein soutien aux revendications de leurs enfants étudiants, qui mènent des protestations continues depuis des mois.
Ce sit-in s’inscrit dans le contexte d’un boycott des examens par les étudiants en médecine, qui en est à son dixième mois consécutif, à un pas d’une « année blanche » dans les facultés de médecine et de pharmacie au Maroc. Le gouvernement et les étudiants s’accusent mutuellement de la responsabilité de l’aggravation de cette crise et de la persistance des tensions au sein des facultés de médecine, tandis que l’inquiétude de l’opinion publique grandit quant à l’avenir d’une génération entière de médecins.
Le Comité national des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie a annoncé l’organisation d’une manifestation nationale sans précédent le 15 octobre prochain dans la capitale Rabat, suite au rejet par plus de 75% des étudiants en médecine au niveau national de la proposition gouvernementale visant à résoudre leur dossier revendicatif.
Ce rejet reflète, selon le Comité, « l’échec du gouvernement à répondre aux aspirations des étudiants qui souffrent d’un manque d’équipements et de matériel essentiels, de faibles indemnités pendant les périodes de stage, ainsi que d’autres questions liées à l’égalité des chances dans le passage des examens et la reprogrammation des sessions de rattrapage ».
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