Politique

Algérie : Boualem Sansal alerte depuis sa cellule et interpelle la France

Dans une lettre poignante intitulée *« Lettre depuis ma prison : ne détournez pas le regard », l’écrivain algérien Boualem Sansal, détenu à la prison d’El-Harrach, dénonce les conditions carcérales et le recours systématique du régime algérien à l’emprisonnement comme outil de gouvernance.

« Ici, la prison n’est pas un lieu exceptionnel réservé aux criminels, mais un outil banal de gouvernance », écrit Sansal, accusant les autorités d’enfermer journalistes, militants, écrivains, et même des innocents, pour « servir d’exemple ».

L’auteur, connu pour ses prises de position critiques, affirme que son « crime » est d’avoir cru que les mots pouvaient sauver l’Algérie de « ses propres démons » et d’avoir défendu l’idée que le pays est « avant tout un peuple qui mérite dignité et justice ».

Affaibli par la maladie, Sansal affirme que le régime espère le voir « partir en silence », mais assure que sa voix, « même enchaînée », ne leur appartient pas. Il appelle la communauté internationale, et particulièrement la France, qu’il décrit comme sa « deuxième patrie », à ne pas fermer les yeux au nom des intérêts économiques ou des alliances politiques : « Les principes doivent tenir bon. »

S’adressant à ses compatriotes, il exhorte à « tenir bon » face à la peur, qu’il compare à « une prison plus vaste » que la sienne. Convaincu que « les dictateurs finissent toujours par tomber », il promet de continuer à écrire, même clandestinement, affirmant que « l’écriture est la seule liberté qu’ils ne peuvent pas confisquer ».

Boualem Sansal, figure majeure de la littérature algérienne contemporaine, est incarcéré depuis plusieurs mois. Les autorités n’ont pas commenté publiquement le contenu de cette lettre.

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