Politique

Une étude révèle la schizophrénie intentionnelle de la presse d’État algérienne

 Les médias d’Etat algériens promeuvent la stabilité en Libye et au Mali tout en fomentant le séparatisme et la provocation à l’égard du Maroc

Rabat – Une nouvelle étude a fourni des preuves scientifiques de la stratégie médiatique de l’Algérie qui promeut la stabilité au Mali et en Libye tout en célébrant le séparatisme dans le sud du Maroc. La nouvelle étude fournit une analyse approfondie du discours du professeur Mohammed Mliless et a été publiée dans le Journal of the Geopolitics and Geostrategic Intelligence.

L’étude évalue le rôle du service national de presse algérien en tant qu’outil du régime pseudo-militaire du pays. Elle a évalué des mois de communiqués de presse algériens pour établir l’ordre du jour, encadrer et amorcer des récits visant à influencer son public intérieur.

Les résultats de l’étude ont révélé une schizophrénie profonde et délibérée exercée par les attachés de presse de l’agence de presse nationale algérienne. Non seulement l’étude révèle les contradictions innées dans le discours de l’agence, mais elle met également à nu les efforts de propagande que les médias d’État algériens déploient pour définir leur programme.

Promouvoir la stabilité au Mali et en Libye

Le service de presse algérien adopte des approches très différentes selon les pays voisins qu’il couvre. L’étude révèle que l’Algérie vise à se présenter comme un « État bâtisseur de paix qui s’efforce de préserver la stabilité, la vitalité et l’unité de la Libye et du Mali ».

Dans ses relations avec ses voisins du sud et de l’est, le service de presse algérien souligne l’importance de l’unité nationale, appelle à la stabilité intérieure et à la paix régionale. Le service de presse national souligne les efforts algériens en faveur du dialogue international et contre les acteurs non étatiques régionaux tels que la section locale d’Al-Qaïda et l’ISIS.

Les auteurs de l’étude soulignent que « pour la première fois depuis son indépendance, l’Algérie est véritablement confrontée à des menaces transfrontalières potentielles en provenance de la Libye, de la Tunisie et du Mali ».

En réponse, le service de presse national a appelé au dialogue tout en mettant en garde contre la menace de groupes séparatistes et l’émergence de groupes terroristes locaux.

Le Mali reçoit une réponse similaire. Le service de presse de l’Algérie a appelé, avec une grande force, à la non-ingérence dans les affaires de son voisin du sud. En outre, la presse d’Etat a déclaré à plusieurs reprises que la « réconciliation nationale » et la reconnaissance de la « stabilité sociale du Mali et de l’intégrité des territoires maliens figurent parmi les priorités du peuple algérien ».

Fomenter la discorde et le conflit au Maroc

Mais lorsqu’il s’agit du voisin occidental de l’Algérie, la presse nationale du pays adopte une approche totalement opposée. Lorsqu’elle couvre le Maroc, le service de presse algérien choisit ouvertement de promouvoir le conflit dans le but précis de déstabiliser et, à terme, d’encercler son voisin occidental, selon la nouvelle étude.

Le service de presse algérien utilise sa communication pour influencer les acteurs publics et les fonctionnaires et autres parties prenantes par le biais d’une stratégie de « définition de l’agenda ».

A travers un torrent de reportages négatifs qui contredisent directement ses messages à l’égard du Mali et de la Libye, les médias d’Etat visent à transformer les priorités du régime en éléments du discours intérieur.
Le service de presse national, chargé d’informer adéquatement les citoyens, est plutôt utilisé pour « cadrer » les questions sous un éclairage particulier favorable à l’élite du pays. Le service de presse algérien encadre à plusieurs reprises les questions pour promouvoir la sécession et l’instabilité dans le sud du Maroc tout en promouvant la stabilité, la sécurité et la souveraineté au Mali et en Libye.

En outre, la presse d’État algérienne incite ses lecteurs à influencer les jugements et les attitudes de son public national.

L' »amorçage » est une partie essentielle des efforts de définition de l’agenda et vise à promouvoir l’Algérie en tant qu’acteur de bonne foi et bâtisseur de paix dans la région. Le service de presse utilise des « situations historiques, sociales et économiques fabriquées de toutes pièces » pour présenter une vision biaisée de la diplomatie du pays dans la région.

Promouvoir le séparatisme au Sahara occidental

La communication de l’Algérie qui promeut la paix et la stabilité à LIbya et au Mali contraste fortement avec ses efforts pour promouvoir le conflit et l’instabilité au Sahara occidental. Alors que les nouvelles concernant le Maroc sont presque universellement hostiles, concernant le Sahara occidental, elles promeuvent activement l’ingérence régionale et le conflit armé.

Les acteurs non étatiques au Mali et en Libye sont présentés comme des terroristes et des menaces pour la paix et la prospérité régionales, mais la milice algérienne au Sahara occidental est traitée à la fois comme une victime et un combattant de la liberté.

Elle décrit la position de l’Algérie comme une « position noble » en « solidarité » avec une lutte légitime pour l’autodétermination tout en condamnant des groupes séparatistes similaires dans d’autres pays. La presse d’État algérienne présente son régime pseudo-militaire comme une force de paix et de sécurité tout en présentant le Maroc comme un « État voyou » colonisateur.

L’Algérie emprisonne régulièrement ses critiques et ses militants, comme l’ont montré de nombreux rapports sur les droits de l’homme. Mais ses médias d’État n’ont que le temps de dénoncer les violations présumées des droits de l’homme au Sahara occidental tout en promouvant le Front Polisario comme une force pour « la paix et la démocratie ».

L’étude révèle la nature profondément politique des médias d’État algériens en tant qu’outil de propagande et de désinformation qui occulte le rôle du pays dans l’attisement du conflit.

Détourner l’attention des crises intérieures
Cette nouvelle étude intervient à un moment où la propagande de l’État algérien devient de plus en plus désespérée et inutilement conflictuelle. L’Algérie est confrontée à des crises entremêlées dans son économie nationale. Il s’agit notamment d’un secteur des soins de santé surchargé, de la baisse du niveau de vie dans un contexte de diminution rapide des réserves de devises étrangères, ainsi que d’un modèle économique défaillant basé sur les exportations d’hydrocarbures.

Avec peu de ressources pour apaiser sa population, le régime algérien semble avoir choisi une double approche qui vise à écraser les critiques intérieures tout en détournant l’attention vers des menaces étrangères imaginaires.

Ainsi, la presse d’Etat algérienne a décrié les récentes victoires diplomatiques du Maroc comme une menace directe pour l’Algérie, allant jusqu’à imaginer une menace militaire israélienne directe sur sa frontière occidentale.
Ces derniers jours, la presse algérienne a tenté d’aggraver encore les tensions avec le Maroc. Par des provocations inutiles, elle vise maintenant à déclencher une nouvelle escalade de la guerre des mots avec son voisin occidental.

Hier, les médias algériens ont atteint un nouveau creux en présentant le monarque marocain en effigie dans le cadre d’une émission de télévision comique. Le journal télévisé algérien Echourouk a tenté de ridiculiser le monarque du Maroc en le présentant comme une marionnette. C’était une tentative évidente de provoquer la dynastie alaouite du Maroc, vieille de près de quatre siècles.

Alors que la diplomatie marocaine, qui a fait preuve d’une grande neutralité dans la région, ne sera manifestement pas affectée par ces tentatives désespérées d’insulte et de provocation, l’événement révèle une fois de plus les tactiques de plus en plus désespérées de la machine de propagande algérienne.

Au milieu d’un tourbillon de crises dévastatrices en matière de leadership, d’économie et de santé, l’élite algérienne semble offrir peu de solutions en dehors de ses tristes provocations envers le Maroc. Tout en encourageant le séparatisme et le conflit au Sahara occidental, l’Algérie risque de déstabiliser non seulement elle-même mais aussi la région dans son ensemble par des provocations inutiles et une propagande sans fin.

Article écrit Par Jasper Hamann-13 février 2021 (https://www.moroccoworldnews.com/2021/02/334902/study-reveals-algerias-state-press-purposeful-schizophrenia/ )
Traduit par Sahar NASRY-14février 2021

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