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Le paradoxe de Jouahri

A l’image des grands paradoxes qui parsèment la littérature des sciences économiques, à savoir : le Paradoxe de Leontieff, le Paradoxe d’Easterlin , le Paradoxe de Jevons, le Paradoxe de Triffin et d’autres ; je me suis permis de désigner un Paradoxe national par le  » Paradoxe de Jouahri  » en hommage à cet homme d »Etat qui a invoqué haut et fort, avec courage et détermination, un fléau économique national passé sous silence depuis son identification il y a plus de 5 ou 6 ans.
Ce « Paradoxe de Jouahri  » que le Wali de BAM a bien voulu explicité et vulgarisé devant plusieurs instances y compris devant les représentants de la nation est d’une importance capitale pour le développement de notre pays .
Son action, qui a visé à mettre en exergue un phénomène à la fois si important et si grave est hautement louable.
Car, il y va du devenir de notre pays surtout dans une conjoncture très difficile .
Ceci étant dit , ce Paradoxe , pour l’expliciter, révèle les grandes anomalies que connait l’investissement public au Maroc selon le constat alarmant du Wali.
Et d’ajouter que ces anomalies portent sur l’inefficience de l’un des principaux agrégats économiques à savoir l’investissement national .
En effet, il est préoccupant de constater que sur la dernière décennie, l’investissement public qui représente le tiers du Pib, ne se traduit que par un taux de croissance médiocre d’environ 3% . Alors que dans d’autres pays émergents, cet effort d’investissement génère un taux de croissance supérieur à 6% .
Cette croissance aussi faible enregistrée par notre économie n’a pu évidemment infléchir le chômage et le taux de chômage élevé observés dans notre pays .
Cela nous amène à dire, que si ce diagnostic est décevant voire alarmant est bien identifié . Aucune explication par contre n’est donnée sur ses causes ! C’est là où la bãt blesse !
Durant un séminaire sur la gouvernance financière que j’anime en tant que professeur vacataire , j’ai invité une vingtaine de séminaristes à donner leurs avis sur les principales causes de ce Paradoxe.
Un brain storming fut engagé , duquel plusieurs idées ont été identifiées essayant tant bien que mal de donner une explication à ce phénomène nuisible au plus haut point à notre économie .
Parmi ces idées , je citerai à titre indicatif :
– la problématique des choix des investissements ( projets, programmes);
– la mauvaise exécution des projets qui se traduit dans bien des cas par des lenteurs, des imperfections, des sur-coûts etc…
– la faiblesse de l’évaluation des projets durant leur processus de mise en œuvre : évaluation ex-ante ,
In itinere et ex-post ;
– l’absence de reddition des comptes ;
– la corruption qui trouve un terrain fertile dans les programmes d’investissement public ;
Ce sont là quelques propos recueillis au sujet des causes de ce mal endémique qui ronge les efforts d’investissement public
C »est là , c’est bien là, à ce niveau que tous les efforts des responsables doivent être menés dans une prise de conscience générale et une action collective plurielle pour éviter que ce fléau perdure !

 

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