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Présidentielle turque.. L’opposition cherche son candidat

Qui affrontera le président Recep Tayyip Erdoğan lors des prochaines élections présidentielles ? C’est la question à laquelle les forces d’opposition turques cherchent encore une réponse, en dépit de l’approche de la date de ce scrutin crucial, prévu en juin prochain.

Ces élections, les deuxièmes du genre sous le régime présidentiel en Turquie, se tiendront dans un contexte caractérisé par une situation économique difficile et un environnement extérieur instable, et coïncideront avec le centenaire de la fondation de la République turque.

Si le président Erdoğan a déjà annoncé sa candidature sous la bannière de « l’Alliance populaire », composée du Parti de la justice et du développement et du Parti d’action nationaliste, pour les prochaines élections présidentielles, les partis d’opposition, eux, n’ont pas encore annoncé leur (s) candidat(s).

Au début de l’année dernière, les dirigeants des principaux partis d’opposition en Turquie se sont réunis dans le cadre d’une alliance informelle regroupant divers courants, de la gauche aux libéraux, en passant par les nationalistes, que les médias turcs désignaient par la « table des six » (se référant au nombre de partis dans cette alliance).

La « table des six » vise à identifier un candidat consensuel pour l’opposition aux élections présidentielles et à revenir au système parlementaire si la coalition arrivait au pouvoir.

Cette coalition regroupe les chefs du « Parti républicain du peuple », Kemal Kılıçdaroğlu, du « Bon Parti », Meral Akşener, du « Parti du futur », Ahmet Davutoğlu, du « Parti pour la démocratie et le progrès », Ali Babacan, du « Parti démocrate », Gültekin Uysal, et du « Parti de la félicité », Temel Karamollaoğlu.

Malgré les réunions entamées depuis février 2022 entre les composantes de cette « table des six », et l’annonce par cette dernière de son intention de dévoiler le nom du candidat courant août dernier, il paraît que les chefs de coalition n’ont pas pu s’entendre sur un candidat consensuel, ce qui renforce l’ambiguïté sur les résultats du prochain scrutin et la nature de la compétition qui attend le président Erdoğan.

En attendant l’annonce d’un candidat officiel de l’opposition, les médias citent des noms de candidats potentiels, à leur tête Kemal Kılıçdaroğlu (75 ans), chef du plus grand parti d’opposition de Turquie, « le Parti républicain du peuple », qui a longtemps exprimé son souhait de se présenter aux élections présidentielles. Cependant, le nom de Kılıçdaroğlu ne fait pas l’unanimité du reste des leaders de l’opposition réunis au sein de la « table des six ».

L’autre nom qui revient souvent dans les commentaires de la presse est celui de l’actuel maire d’Istanbul, Ekrem İmamoğlu (52 ans). Cependant, sa condamnation en décembre à près de trois ans de prison, après avoir été reconnu coupable d’insultes envers les membres du Haut Conseil électoral, ainsi que son exclusion de la vie politique, a redistribué les cartes de l’opposition.

Bien qu’İmamoğlu ait fait appel de la décision, ce qui signifie qu’il restera au poste de maire d’Istanbul jusqu’à ce qu’une décision définitive soit rendue, il est désormais exclu des élections présidentielles. L’affaire remonte à une déclaration faite par İmamoğlu après avoir battu le candidat du Parti de la justice et du développement aux élections municipales de 2019.

En alternative à İmamoğlu, le nom du maire d’Ankara, Mansur Yavaş, 76 ans, est également avancé comme candidat possible à la « table des six ». Cependant, ce dernier ne bénéficie pas d’un soutien clair de la part du « Parti républicain du peuple » auquel il appartient.

Compte tenu des divisions des partis qui composent la « table des six » et de leur incapacité à choisir un candidat commun, les analystes politiques estiment qu’il est probable que les partis de l’opposition choisissent chacun son propre candidat, puisqu’il sera, finalement, convenu lors du second tour des élections de soutenir le candidat de la ‘’table des six’’.

Bien que l’issue de ces élections ne soient pas encore claire, et qu’il soit question d’avancer leur date, le dossier de l’immigration et des réfugiés syriens, en plus de la situation économique, devraient constituer les questions les plus importantes qui retiendront l’attention de l’électeur turc et pour lesquelles les partis politiques seront en compétition.

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