Les syndicats ont-ils opposé leur veto à l’augmentation des salaires des enseignants ? Quelle est la réalité de la colère de Fouzi Lekjaa ?

Il semble que certaines directions syndicales au Maroc ont détourné le conflit et la protestation de leur cours naturel. En effet, certains individus associés aux dirigeants nationaux sont apparus sur les réseaux sociaux, échangeant des accusations de manière sans précédent.

Dans ce contexte, un membre du bureau national de la Fédération Nationale de l’Éducation (FNE), Kabir Qasha, a écrit sur son mur Facebook en parlant des coulisses de la réunion du 26 décembre : ‘Lekjaa a accepté d’inclure dans le procès-verbal du 26 décembre une augmentation nette de 500 dirhams pour les enseignants du primaire et du secondaire et pour le personnel de soutien, et de 400 dirhams pour le secondaire, mais cela a été refusé par (les syndicats) « jaunes » et « bleus »‘, faisant référence aux syndicats de l’Union Marocaine du Travail et de la Confédération Démocratique du Travail.

Qasha a déclaré que ‘les syndicalistes de ces deux organisations ont menacé de ne pas signer, et certains ont dit : (ils veulent en finir avec nous…)’. Un autre secrétaire national s’est dirigé vers la porte, et d’autres ont été accusés d’avoir mené un dialogue parallèle avec le syndicat « FNE » pour régler d’autres dossiers, surtout que les quatre syndicats ont été surpris à la dernière minute par l’inclusion dans le procès-verbal d’une indemnité pour les enseignants du primaire travaillant dans les zones rurales‘, a-t-il dit.

Qasha a également mentionné que ‘le débat sur ce point a duré deux heures et demie avec des cris, se terminant par un accord pour reporter l’annonce jusqu’au dialogue central avec les trois centrales syndicales les plus représentatives (UMT, CDT, UGTM), en incluant une formulation vague dans le procès-verbal pour satisfaire la « FNE » d’une part, et l’autre partie d’autre part’.

Concernant une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux montrant le ministre Fouzi Lekjaa dans un état tendu, Qasha a expliqué que ‘cela était dû à l’atmosphère avant la signature, car cette phrase que la Fédération Nationale de l’Éducation tenait à inclure dans le procès-verbal était confondante, certains voulaient la supprimer et menaçaient de se retirer jusqu’à la dernière minute et de ne pas assister à la cérémonie de signature, un événement que Lekjaa voulait ajouter à son bilan et à son avenir politique’.

Commentant les déclarations du membre du bureau national de la FNE, Kabir Qasha, le secrétaire national de la CDT, Younes Ferachin, a déclaré que ‘de telles paroles ne méritent pas de réponse car elles nuisent d’abord à leur auteur et nuisent au travail syndical, servant un agenda de destruction du mouvement syndical’.

Il a ajouté dans une déclaration au journal Al3omk : ‘Vous pouvez demander à nos camarades concernés de confirmer que nous avons insisté jusqu’à la dernière minute pour généraliser l’augmentation de 500 dirhams au primaire et au secondaire, et cela est allé jusqu’à ce que le ministre du Budget rassemble ses papiers et déclare clairement qu’il n’était plus possible de discuter d’aucune augmentation’, a-t-il dit.

Quant à la colère de Lekjaa, Ferachin a ajouté : ‘Les journalistes présents pourront vous confirmer qu’il appelait ses employés, leur demandant de se dépêcher d’apporter le procès-verbal de l’accord parce que le Chef du Gouvernement, qui était présent à distance, avait des engagements en dehors du Maroc’, selon les propos de Ferachin.