Les relations franco-marocaines : l’économie peut-elle réparer ce que la politique a endommagé ?

Les relations franco-marocaines progressent de manière stable pour réparer la « fissure » survenue il y a quelques mois. La dynamique entre les deux parties s’est accélérée depuis la visite du ministre français des Affaires étrangères au Maroc et sa confirmation du soutien de son pays à l’initiative d’autonomie dans les régions du sud pour résoudre le dossier du Sahara marocain.

Des journaux français ont révélé une série de visites attendues de différents ministres français au Maroc, la première étant celle de Frank Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, qui s’est rendu dans le royaume il y a quelques jours.

Les visites au Maroc dans les prochains jours incluront le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, le ministre de l’Économie, des Finances, de la Souveraineté industrielle et numérique Bruno Le Maire, la ministre de la Culture d’origine marocaine Rachida Dati, et le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau.

La visite de Frank Riester s’est terminée par l’annonce par Paris de son intention d’investir dans les régions sud du royaume, à travers l’Agence Française de Développement (AFD), signifiant ainsi un élan dans les relations bilatérales après une période de stagnation. L’économie peut-elle réparer ce que la politique a endommagé ?

Commentant ce sujet, l’expert en relations internationales Hassan Belouan a confirmé que la relation entre la France et le Maroc évolue vers un développement global. Ce qui renforce cette orientation, ce sont les déclarations récentes échangées entre les deux parties par le biais de hauts responsables, notamment les déclarations de responsables ayant visité le royaume il y a quelques jours, sans oublier les déclarations du ministre français des Affaires étrangères et de l’ambassadeur de Paris au royaume qui ont souligné l’importance des relations entre les deux côtés.

Le porte-parole a considéré dans une déclaration à « Al Omk » qu’il est possible de dire que les relations franco-marocaines sont sorties de l’immobilisme et de la récession pour s’orienter vers le développement et la prospérité globale, surtout que les responsables français ont affirmé que les relations bilatérales ne peuvent pas être affectées par certains facteurs extérieurs, en particulier ceux liés aux menaces extérieures.

L’expert a ajouté que malgré la crise silencieuse qu’ont traversée Rabat et Paris, cette dernière a toujours été à l’avant-garde pour soutenir les intérêts stratégiques du Maroc que ce soit au sein du Conseil de sécurité ou des couloirs de l’Union européenne.

Il a poursuivi : la visite du ministre des Affaires étrangères et d’autres responsables français au Maroc constitue un puissant moteur pour redéfinir les relations franco-marocaines, surtout après que l’Élysée a été convaincu que l’axe principal dans les relations extérieures de la France en Afrique doit passer par le Maroc, après avoir perdu son influence sur le continent.

Belouan a souligné que l’élite française est convaincue que les relations économiques peuvent réparer ce que la politique a endommagé, notamment en ce qui concerne la question du Sahara marocain. De ce point de vue, viennent les investissements massifs que la France souhaite réaliser dans les régions sud, ce qui constitue une reconnaissance explicite de la souveraineté du Maroc sur ses régions sud.

En expliquant sa position, le porte-parole a précisé que, compte tenu des relations stratégiques unissant les deux pays, la France n’est toujours pas sortie de la zone grise et sa position n’a pas encore atteint le niveau des positions fortes annoncées par l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas et d’autres pays.

En conclusion, l’expert en relations internationales, Hassan Belouan, a souligné que les relations sont en voie de développement et ces étapes peuvent être considérées comme les prémices d’une annonce de position forte, en préparation du sommet à venir entre les deux pays, surtout qu’Emmanuel Macron attend un signal positif de Rabat pour l’accueillir, ce qui confirme l’entrée des relations franco-marocaines dans une nouvelle phase plus attractive et développée