Jeune Afrique décrypte les coulisses de la bataille pour les postes au sein de l’Union Africaine

Dans un contexte politique africain en pleine évolution, la succession de Moussa Faki Mahamat à la présidence de la Commission de l’Union africaine suscite des débats intenses. Ce tournant crucial est magnifiquement capturé par le titre de l’article de Jeune Afrique, « La bataille pour les postes a commencé », qui met en lumière l’ampleur et la complexité des enjeux en jeu.
En effet, cette succession ne constitue que l’émergence visible d’un vaste iceberg diplomatique, où le renouvellement des autres postes de direction au sein de l’Union africaine aiguise les convoitises et exacerbe les rivalités interétatiques.
Selon Jeune Afrique, les tractations en cours dépassent de loin la simple désignation du successeur de Moussa Faki Mahamat. Bien que les noms des quatre candidats pressentis pour prendre la tête de la Commission de l’Union africaine à partir de 2025 soient déjà dévoilés, une véritable guerre d’influence se joue en coulisses.
Cette lutte souterraine, menée par les États membres, vise à s’assurer du contrôle des autres postes stratégiques qui doivent également être renouvelés. Cette compétition acharnée révèle les rapports de force complexes entre les nations africaines, chacune cherchant à maximiser son pouvoir au sein de l’organisation continentale.
Parmi ces postes convoités, celui de vice-président de la Commission, actuellement occupé par la Rwandaise Monique Nsanzabaganwa, suscite des tensions particulières. Ce poste, traditionnellement attribué par rotation régionale, revient cette fois à l’Afrique du Nord, et c’est là que se joue une confrontation féroce entre le Maroc, l’Algérie et l’Égypte. Chacune de ces nations, consciente de l’importance stratégique de ce poste, présente un candidat de haut rang, susceptible de défendre les intérêts de son pays au plus haut niveau décisionnel de l’Union africaine.
Le Maroc avance ainsi la candidature de Latifa Akharbach, une personnalité éminente de la scène politique marocaine, actuellement présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle et ancienne secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Sa vaste expérience et son expertise font d’elle une candidate redoutable, capable non seulement de représenter les intérêts du Maroc, mais aussi de porter la voix de toute l’Afrique du Nord au sein de la Commission.
En Outre, l’Algérie mise sur Selma Malika Haddadi, ambassadrice en Éthiopie et ancienne directrice des Affaires africaines au ministère des Affaires étrangères. Forte d’une connaissance approfondie des rouages diplomatiques africains et d’une carrière jalonnée de responsabilités de premier plan, Haddadi s’impose comme une candidate de poids, apte à faire valoir les ambitions algériennes sur la scène continentale.
L’Égypte, quant à elle, n’entend pas rester en retrait et pourrait également proposer un candidat d’envergure pour ce poste clé. Ce faisant, elle témoigne de sa volonté de préserver et de renforcer son influence dans les affaires africaines, dans un contexte marqué par des rivalités géopolitiques intenses au sein de la région.
Ainsi, cette compétition pour les postes au sein de l’Union africaine met en lumière les dynamiques profondes qui traversent le continent, entre alliances circonstancielles et rivalités ancestrales, entre ambitions nationales et aspirations panafricaines.
Au-delà des enjeux immédiats liés à la répartition des responsabilités au sein de l’organisation, c’est en filigrane toute la question de l’avenir de l’Union africaine, et plus largement de l’unité africaine, qui se dessine à travers ces tractations.
Les résultats de cette « bataille pour les postes » auront, sans nul doute, des répercussions majeures sur la direction que prendra l’Union africaine dans les années à venir, et sur la manière dont le continent s’organisera pour affronter les défis économiques, sociaux et politiques qui se profilent à l’horizon.
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