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Les mémoires de Barak Obama: «Ô Vole et ne jamais te fatigue»

Comme prévue, « Une terre promise » , le premier tome des mémoires de l’ancien président américains Barak Obama a connu une sortie mondiale réussie mardi. Et dès mercredi matin, les premières versions anglaises (éditions Crown) et françaises (éditions Fayard) avaient déjà envahi les groupes Whatsapp et les réseaux sociaux au Maroc.

Ben Laden, le printemps arabe, Trump et les grands dossiers de la politique intérieure américaine.. sont quelques unes des thématiques abordées dans les mémoires de cet avocat qui a présidé, jeune, aux destinées de la première puissance mondiale de 2009 à 2017.

Tiré à 3 millions d’exemplaires, le livre de 973 pages écrites au stylo, Obama le préférant à l’ordinateur, fait l’objet d’une promotion médiatique mondiale avec une grande tournée de Barak Obama pour des cérémonies de signatures et des entretiens télévisés.

Le livre s’ouvre sur des citations extraites de poèmes afro-américains dont l’un deux dit : « Ô Vole et jamais ne fatigue, un grand rassemblement se tient en Terre promise ». Ce n’est pas un appel messianique pour une terre sainte promise mais plutôt un appel pour la mobilisation nationale et pour le retour aux valeurs qui ont bâti l’Amérique et qui semblent être menacées depuis l’avènement du président Donald Trump.

Expliquant les significations du titre de son livre et ce qui l’a incité à l’écrire, Obama écrit sur son compte twitter: « Dans « Une terre promise », j’essaie de rendre compte honnêtement de ma présidence, des forces avec lesquelles nous luttons en tant que nation et de la manière dont nous pouvons guérir nos divisions et faire en sorte que la démocratie fonctionne pour tout le monde ». Des divisions qui se sont exacerbées durant le mandat de l’actuel président. Obama aspire, en effet, à une Amérique meilleure pour faire face à « un système des castes racistes » et à « un capitalisme rampant », souligne t – il. Pour ce faire, il plaide pour un retour aux valeurs d’Abraham Lincoln, le président fondateur qui avait abolit l’esclavage en Amérique : « j’étais convaincu, écrit Obama,qu’en appeler à ce queLincoln nomme la part d’ange en nous, augmentait mes chances de nous conduire vers l’Amérique qu’on nous avait promise ».

Dès les premières lignes, Obama révèle comment il est sorti de la maison blanche épuisé par 8 années de présidence mais aussi par « l’issue inattendue d’une élection qui avait vu quelqu’un de diamétralement opposé à tout ce que nous défendions, choisi pour me succéder». Les critiques sont directs et sans concession à l’encontre de Donald Trump qui avait mené une compagne électorale raciste contre Obama en prétendant qu’il n’était pas d’origine américaine. Mais tout compte fait, et malgré les difficultés, l’ex président se dit satisfait, en général, du bilan de son passage à la maison blanche.

Selon l’auteur, le livre a été écrit juste après la fin de ses deux mandats présidentiels, mais certains faits qui y sont relatés mais sans être actualisés indiquent qu’Obama s’est basé pour le rédiger sur un journal intime et des notes prises au quotidien.

Dans le long chapitre consacré aux crises du Moyen orient et au printemps arabe, Obama défend, à titre d’exemple, sa gestion du dossier libyen et qui a été marquée par une intervention militaire américaine ayant considérablement aidé à mettre fin à la dictature de Kadhafi. Il aborde également le cas d’autres pays touchés par la vague de protestations estimant que certains d’entre eux ont évité, grâce à des réformes, des issues dramatiques citant l’exemple de l’Algérie qui a abrogé une loi d’urgences vieille de 19 ans, et le cas du Maroc qui a engagé des réformes constitutionnelles ayant développé, modestement, selon lui, les pouvoirs du parlement marocain. Le constat qu’il fait de ces bouleversements historiques est assez négative soulignant que beaucoup de leaders arabes, en Egypte et dans d’autres pays, ont écrasé les protestataires sans hésiter à recourir à la violence et sans se soucier des critiques internationales.

Les dernières pages du livre sont réservées à Ben Laden, le leader d’Al Qaîda. Obama n’y cache pas sa satisfaction d’avoir réussi, en 2011, à abattre l’homme le plus recherché au monde, et explique comment il avait fait de cet objectif l’une de ses priorités pour mettre fin, dit-il, à l’impunité et afin de rendre justice aux 3000 victimes américaines des attentats du World Trade Center perpétrés par Al Qaîda en 2001.

Les premières mémoires du premier président noir des Etats Unis sont un document précieux sur notre histoire récente de plus en plus mondialisée. Elles sonnent comme un cri du cœur, un appel de l’auteur de « Yes we can » pour le renouveau de l’Amérique. Barak Obama est l’auteur de cinq livres parmi lesquels : « Les Rêves de mon père » et « L’Audace d’espérer ».Rendez-vous est pris pour le deuxième tome d’«Une terre promise ».

 

 

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