Économie

Ramadan: Les autorités en croisade contre les mauvaises pratiques

Comme à l’accoutumée, le mois de Ramadan est une période de grande consommation où les étals des souks, marchés et grandes surfaces sont assaillis, tous azimuts, pour la préparation de recettes aussi spéciales que copieuses. Cette situation de forte demande en denrées alimentaires n’est pas sans peine pour les autorités placées en première ligne, au plus près du consommateur, pour suivre la dynamique d’approvisionnement, contrôler la qualité et observer l’évolution des prix. Car à cette période, où les mêmes produits sont prisés au même moment, il n’est pas rare de constater certains agissements illicites et opportunistes de commerçants qui usent de combines pour restreindre l’approvisionnement et faire fluctuer les prix au grand dam du consommateur. Ces actes répréhensibles sont scrutés à la loupe et en temps réel par les autorités, organisées en commissions mixtes locales de contrôle présidées par les Walis et Gouverneurs des préfectures et provinces, pour assurer la disponibilité et surtout protéger le pouvoir d’achat du citoyen.

Une semaine après le début du mois sacré, et malgré un contexte international délicat, il ressort des données des services compétents que les marchés sont approvisionnés de façon normale et avec une diversité en produits de large consommation comme les farines, les tomates, les dattes, les légumineuses secs, les amandes, les oranges, l’huile, le lait, le beurre, le miel, la viande et les œufs. La commission interministérielle chargée du suivi de l’approvisionnement et des opérations de contrôle des prix et de la qualité indique même que l’offre disponible couvre largement les besoins, pas uniquement du mois de Ramadan, mais ceux de plusieurs semaines voire de plusieurs mois selon les produits.

Bien que cette offre, pour le moins abondante, implique des prix relativement élevés pour la plupart des produits, compte tenu des effets de la perturbation du marché international et des conditions climatiques, la valeur de certaines denrées alimentaires commence néanmoins à fléchir. Sont concernés par cette baisse certains types de farines, semoules, riz, fruits et épices, en plus des tomates dont le prix marque un rabais progressif à la faveur de l’entrée en commercialisation de la récolte du printemps et des dernières pluies salvatrices qui ont permis, tant bien que mal, de préserver les cultures.

Par ailleurs, le contrôle de la qualité des produits alimentaires est une autre paire de manches pour les autorités durant Ramadan. C’est aux services de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) que revient la mission de contrôle des produits alimentaires de grande consommation. S’assurer de la conformité des produits aux textes réglementaires en vigueur et saisir les produits impropres à la consommation, suspects, non étiquetés ou d’origine inconnue, sont les principales attributions de ces limiers de la sécurité sanitaire, membres des commissions mixtes qui ont procédé, du 4 mars au 4 avril 2022, au contrôle de 61.321 points de vente.

Ces contrôles de proximité effectués en amont du mois sacré ont permis la constatation de 2.550 infractions en matière de la réglementation sur les prix et sur la qualité dont 514 ont fait l’objet de mises en demeure des contrevenants et 2.036 ont été sanctionnées par des Procès-verbaux adressés aux tribunaux compétents.

Les commissions mixtes auront ainsi sévi contre 1.030 infractions portant sur le défaut d’affichage des prix, 347 infractions relatives à la hausse illicite des prix réglementés, 597 infractions à la loi 77-15 portant interdiction des sacs en plastique et 62 infractions aux textes relatifs à l’hygiène et sécurité sanitaire. Sur la même période, 100 tonnes de produits impropres à la consommation ou non conformes aux normes en vigueur ont été détruits.

En vue d’assurer au consommateur les meilleures conditions d’approvisionnement durant ce mois béni, la commission interministérielle, présidée par la ministre de l’Économie et des Finances, tiendra une réunion tous les mercredis pour suivre l’évolution des marchés et faire le point des interventions des commissions mixtes déployés à travers les différentes régions, préfectures et provinces du Royaume.

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