Politique

L’impasse politique persistante au sein du conseil communal de Rabat s’inscrirt dans la durée

L’impasse politique persistante au sein du conseil communal de Rabat semble s’inscrire dans la durée. Dans l’actuel jeu de tiraillements, Asmaa Rhlalou, la maire, fait face à l’opposition de ses conseillers mécontents. Son époux, Saad Benmbarek, également coordinateur régional du parti à Rabat, a récemment plaidé pour son maintien en poste, tandis que les conseillers persistent à vouloir clore son mandat.

Une réunion cruciale a été tenue samedi dernier par la direction du Rassemblement National des Indépendants, au siège du parti à Rabat. Cette rencontre, axée sur la crise politique paralysant le conseil, a vu la participation de Rachid Talbi Alami et Mustapha Baitas, éminents membres du bureau politique, selon les sources d’Al3omk.

D’autres personnalités politiques de premier plan ont également assisté à cette réunion, notamment Hicham Akmehi, vice-président du conseil Préféctoral de Rabat, Idriss Razi, président du district de Hassan, ainsi que Said Tounarti, chef du groupe du RNI  au conseil communal de Rabat.

Durant cette assemblée, Benmbarek a argumenté en faveur d’une prolongation d’un an du mandat de Rhlalou, pour qu’elle achève trois années à la tête du conseil. Il a rappelé que l’article 70 de la loi organique autorise les deux tiers des membres du conseil à demander la démission de leur président.

Cependant, cette proposition a été catégoriquement rejetée par les conseillers présents, qui ont réaffirmé la nécessité de tourner la page de la gestion de Rhlalou. Baitas et Talbi Alami ont eux-mêmes rappelé la position officielle du parti, énoncée antérieurement par Aziz Akhannouch, le président du parti, qui avait appelé à ‘tourner cette page’.

Selon des sources proches d’Al3omk, Akhannouch avait exprimé son mécontentement face aux rapports relatifs au conflit au sein du conseil de Rabat, lors d’une réunion du bureau politique en septembre dernier. Le bureau politique avait alors formé un comité restreint pour rencontrer les présidents des districts.

L’article 70 de la loi organique des communes stipule qu’après trois ans de mandat, les deux tiers des membres actifs du conseil peuvent soumettre une demande de démission à leur président, une demande qui ne peut être présentée qu’une seule fois durant le mandat.

Pour résoudre cette crise politique à Rabat, Amin Said, professeur de droit constitutionnel et de sciences politiques, suggère deux solutions : soit Rhlalou démissionne volontairement conformément à l’article 59 de la loi organique des communes, soit une approche hors cadre légal visant à maintenir la cohésion interne du parti et assurer la continuité de la majorité le soutenant.

Said souligne que la crise au conseil communal de Rabat est davantage politique que juridique. Rhlalou est accusée de gestion autocratique par ses détracteurs, tandis qu’elle et ses partisans se concentrent sur la lutte contre la corruption. En conséquence, la résolution de cette crise serait politique plutôt que juridique.

Dans cette atmosphère de conflit interne, les autorités de surveillance ne peuvent intervenir tant que la maire n’a pas commis d’infractions aux lois et règlements en vigueur. Said conclut que la gestion de cette crise relève des structures internes du Rassemblement National des Indépendants, notamment par la communication interne, la gestion partagée, et l’implication dans la prise de décisions locales.

Le législateur, en insistant sur la stabilité des conseils communaux, n’a pas prévu de solution légale pour des cas comme celui de Rhlalou, permettant de demander la démission du président uniquement après trois ans de mandat, et ce, une seule fois durant le mandat du conseil.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *