Politique

Surpopulation, clientélisme et médicaments stockés dans une mosquée aux hôpitaux de Fès – Meknès

Un rapport de la Commission de l’éducation, des affaires culturelles et sociale à la Chambre des conseillers vient de dresser un tableau noir de la situation sanitaire dans les hôpitaux de Fès-Meknès. Préparé durant les mois de novembre et de décembre 2020, le rapport révèle ainsi plusieurs dysfonctionnement: surpopulation, clientélisme, déficit en ressources humaines et problèmes liés à la prise en charge des patients du Covid 19.

Les membres de la mission dirigée par le conseiller Abdelali Hamiddine (PJD) ont notamment visité le CHU Hassan II de Fès; l’hôpital régional El Ghassani et les hôpitaux régionaux des villes de Taounate, Taza, Sefrou, Azrou, Missour, El Hajeb…

Graves pénuries
De graves pénurie en ressources humaines ont été constatées dans divers spécialités : les urgences, la réanimation, la chirurgie, la pédiatrie, les service de gynécologie… Contrairement aux restes des régions du Royaume, Fès-Meknès souffre d’une grande pénurie de personnel avec 4 médecins pour 10000 habitants, et 10,8 infirmiers pour 10000 habitants.

La province de Taounate est celle qui en pâtit le plus avec 1,3 lit pour 10000 habitants et 8 professionnels de santé pour 10 000 habitants.

Lors de leur visite au CHU Hassan II de Fès, les membres de la mission ont pu, également, constaté un appareil IRM endommagé à cause de la forte pression (il réalise 40 examens par jour) et qui a été acquis depuis 2009.

A l’hôpital de Taounate, l’un des patients infecté par le coronavirus s’est mis à crier haut et fort de la fenêtre de sa chambre pour réclamer des médicaments, un repas… Les conseillers ont alors pu vérifier la véracité des ses réclamations et constater, sur place: repas inappropriés pour un diabétique, mauvaise hygiène, séjour des proches des patients à l’intérieur des chambres sans mesures de protection contre l’épidémie, nombre de patients admis l’hôpital ne correspondant pas à celui déclaré par le directeur…

Absence de médecins
A l’hôpital Ibn Baja de Taza, la commission parlementaire se sont interrogés sur les raisons de l’absence de certains médecins notant que «4 médecins spécialisés en radiologie travaillent dans cet hôpital, trois d’entre eux sont toujours absents, mais un seul médecin travaille toute la semaine ». Ce qui a fait dire au directeur: « l’hôpital dispose de 3 médecins spécialisés dans les maladies cardiovasculaires, mais ils sont tous partis, deux pour des raisons familiales et le troisième est un ressortissant chinois dont le contrat a pris fin ».

La pharmacie centrale, est, par ailleurs, mal organisée avec un entretien et une conservation des médicaments de piètre qualité. Les boîtes de médicaments sont, ainsi, stockés dans les placards des services de radiologie, et même dans la mosquée de l’hôpital fermée depuis la propagation de l’épidémie.

Dans son rapport, la commission parlementaire a constaté le favoritisme et le clientélisme qui règne à l’hôpital de Outat El Haj. Ici, le secteur de la santé est « entaché de népotisme et de clientélisme. Il est contrôlé par des personnes affiliées à certains partis politiques, ce qui entraîne une instabilité administrative dans la délégation et entrave l’accès des citoyens aux services de santé », souligne le rapport.

Pour rappel, cette mission a fait suite à des demandes formulées par les groupes parlementaires de la justice et du développement, de l’Istiqlal, du parti socialiste, du groupe constitutionnel social-démocrate et de la Confédération démocratique des Groupe de travail.

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