Politique

Des représentants derrière les barreaux reçoivent leurs indemnités

Le Parlement normalise-t-il avec la corruption politique ? Le dossier des parlementaires arrêtés dans diverses affaires, au cours de leur mandat, soulève des questions sur la légalité du paiement de leur rémunération de l’argent public, bien que leur absence aux sessions législatives ne relève d’aucune des excuses recevables prévues par la loi.

Bien que ces parlementaires restent longtemps derrière les barreaux dans l’attente du verdict à leur encontre, qu’il s’agisse de condamnation ou d’innocence, les deux chambres du Parlement continuent de verser ces indemnités, qui dépassent 36 000 dirhams par mois, sans que les organes du parlement n’engagent aucune action à leur encontre.

A cet égard, l’expert en droit constitutionnel, Rachid Lazraq, a estimé que le fait de verser les indemnités aux parlementaires arrêtés est un comportement contraire à l’éthique des organes du Parlement et constitue un appel explicite pour la normalisation de la corruption politique.

Lazraq a souligné, dans une déclaration au journal Al-Omk Almaghribi (rédaction arabophone), que les deux chambres du parlement sont moralement tenues de suspendre le parlementaire qui est en détention préventive de ses fonctions, afin qu’il soit d’abord retiré de son statut devant la justice, afin qu’il n’y ait pas d’ingérence, et deuxièmement, afin de geler le paiement de ses indemnités mensuelles, dans l’attente de la décision du tribunal.

Lazraq a ajouté qu’en l’absence d’un texte juridique clair pour traiter de tels cas, les deux parlements sont moralement tenus de démettre ces parlementaires de leur fonction par précaution, vu que leur absence aux sessions législatives est injustifiée, ainsi que d’envoyer le bon message, le Parlement n’approuve pas la corruption politique et n’interfère pas dans le fonctionnement du système judiciaire.

Il est à noter que deux parlementaires de la Chambre des représentants sont en détention depuis des mois, notamment,  Said Zaydi et Babour Sghir.

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